Il y aura la guerre: impossible de faire autrement, dixit le titre du jeu, après tout. Dans Diplomacy is Not an Option, les seigneurs en herbe devront non seulement développer leur empire et nourrir leur population, mais aussi s’assurer de lever rapidement une armée. Car vos ennemis n’attendront pas, eux, que vous soyez prêt, bien à l’abri derrière vos murailles.
Développé et édité par Door 407, et en accès anticipé depuis plus de deux ans, maintenant, Diplomacy is Not an Option sera immédiatement familier pour ceux et celles qui se sont déjà fait les dents sur l’une ou l’autre des déclinaisons de la série Stronghold.
Le principe est largement le même: construire et étendre son domaine en s’assurant que tout le monde puisse manger et soit en santé, notamment en récoltant les différentes ressources disponibles – bois, pierre, fer, baies, poisson, etc.
Il y a aussi la portion militaire de la chose, avec nos murailles, donc, ainsi que nos baraquements et autres bâtiments militaires permettant de recruter des unités. Et celles-ci seront rapidement nécessaires, car notre domaine sera possiblement constamment menacé par des forces ennemies, habituellement mieux développées et supérieures en nombre.
Pas le temps de traîner: en quelques jours, il faut pouvoir opposer une résistance farouche à ces barbares. Mais là où Stronghold proposait une action relativement lente, possiblement en raison de limitations techniques, ici, Diplomacy s’articule plutôt autour du cycle jour/nuit, notamment lorsque vient le temps de calculer la croissance de sa population et la consommation de nourriture. Car oui, cela implique notamment que vos soldats tombés au combat ne seront pas immédiatement remplaçables avec une source infinie de paysans. Du moins, pas tout de suite.
Heureusement, les poins de vie de nos guerriers se renouvellent relativement rapidement, mais il faudra nonobstant faire preuve de retenue… À moins de disposer d’une armée suffisamment grande pour se permettre d’en envoyer une partie au casse-pipes.
On appréciera aussi le caractère fini des ressources comme les arbres, bien entendu, mais aussi les baies récoltables, ou encore les poissons et les pierres. Et placé devant une quantité finie de ressources, il faudra que le joueur prenne des décisions en quelques instants. Décisions qui pourraient avoir des conséquences fatales.
Des améliorations à apporter
Tout cela est bien beau, mais Diplomacy is Not an Option comporte quelques aspérités qu’il faudrait éventuellement penser à gommer. Tout d’abord, le jeu est particulièrement difficile: ce journaliste n’en est pas à son premier tour de piste avec un jeu du genre, mais la toute première mission l’a mené à une défaite cuisante aux mains des hordes assoiffées de sang.
Même dans le mode « bac à sable », où l’on choisit pourtant le moment où l’on subit des assauts ennemis, les méchants déjà présents sur la carte – et dont la défaite permet habituellement de récolter des ressources supplémentaires – sont blindés et particulièrement dangereux. Devant une telle force, on se dit qu’il vaut mieux rester chez soi, à cultiver son petit jardin. D’autant plus qu’il n’y pas vraiment de ressources essentielles à aller chercher plus loin, sauf de rares exceptions.
En ce sens, le jeu semble un peu coincé entre la stratégie pure et simple, avec la production d’unités et l’envoi de troupes pour attaquer les forces ennemies, et la gestion d’une ville. D’ailleurs, côté gestion, on a l’impression qu’il manque… quelque chose? Sans toujours vouloir revenir à Stronghold, dans ce bijou de Microsoft, recruter un archer nécessitait d’avoir des paysans disponibles, certes, mais aussi de récolter assez de bois pour que le fabricant d’arcs aille chercher un billot, le taille, puis se rende porter le produit de son labeur à l’armurie. Et qu’en était-il du boulanger, qui avait besoin d’une ferme cultivant le blé et d’un moulin avant de pouvoir commencer à travailler? Diplomacy n’a pas encore cette impression de « véritable » ville.
Avec de forts jolis visuels et une action parfois franchement prenante, Diplomacy is Not an Option est un jeu de gestion et de stratégie qui possède des bases solides, surtout du côté militaire. Mais il lui manque peut-être encore ce petit plus qui lui permettrait de se distinguer franchement de ses prédécesseurs et de tracer sa propre voie.
Diplomacy is Not an Option (en accès anticipé)
Développeur et éditeur: Door 407
Plateformes: Windows, GeForce Now (testé sur Windows/Steam)
Jeu disponible en français (interface et sous-titres)