Les essais à saveur scientifique se suivent, mais ne se ressemblent pas, y compris lorsqu’il est question d’exploration spatiale, d’astronomie et de la création et du fonctionnement de l’univers. Dans les ouvrages qui sortent de l’ordinaire, on retrouve ainsi La Voie lactée, une autobiographie de notre galaxie, publié aux Éditions Multimondes.
Aux commandes de ce livre, on trouve Moiya McTier, une vulgarisatrice et scientifique qui fut la première femme noire américaine à obtenir un doctorat en astronomie. Et comme son titre l’indique, plutôt que d’offrir des informations selon le point de vue d’un(e) spécialiste, on adopte en fait la personnalité de notre galaxie tout entière, une créature contenant des milliards et des milliards d’étoiles, et où le Soleil n’est qu’un astre parmi tant d’autres.
De la mythologie aux calculs scientifiques particulièrement poussés, Mme McTier aborde diverses questions liées à l’astronomie en réussissant à rendre les choses intelligibles, précises et intéressantes. Et même ceux et celles qui s’estiment assez calés dans le domaine, comme ce journaliste, y découvriront de nouvelles informations, de nouveaux concepts et de nouvelles façons de voir cette existence titanesque, dans un univers qui l’est encore plus.
Là où le bât blesse, cependant, c’est qu’en adoptant le point de vue de la galaxie, l’autrice prend un ton particulièrement condescendant. On peut comprendre que pour la Voie lactée, l’humanité ne représente qu’un minuscule grain de poussière dans l’immensité galactique, mais il y a une différence entre adapter son discours et nous faire régulièrement passer pour des idiots. Après tout, c’est une humaine qui écrit ce texte…
Ajouté à certaines touches humoristiques qui font rarement mouche, ce ton devient rapidement exaspérant. Nous sommes là pour apprendre, après tout, pas pour nous faire tourner en ridicule par une personne jouant à personnifier une entité intersidérale!
Autre point négatif: l’absence de graphiques ou de visuels, à l’exception de quelques images stylisées. L’espace est pourtant le sujet idéal pour proposer des aides visuelles afin de mieux comprendre certains concepts, comme le calcul des distances intersidérales, l’effet Doppler, les diverses fin possibles pour l’univers, etc. S’il est possible de surcharger le lecteur avec une abondance de cartes, graphiques et autres photos, il est aussi tout à fait probable qu’un ouvrage sur l’astronomie ne comprenant que du texte aura un peu une apparence de traversée du désert.
S’il s’appuie sur de bonnes bases, et s’il propose bien souvent des informations intéressantes efficacement vulgarisées, La Voie lactée, une autobiographie de notre galaxie s’embourbe dans une mise en contexte et un ton qui sont quelque peu en adéquation avec l’objectif de l’ouvrage. C’est bien dommage.
La Voie lactée, une autobiographie de notre galaxie, de Moiya McTier, publié aux Éditions multimondes, 257 pages