Sans égard à quelque affiliation politique que ce soit, les électeurs américains semblent surtout regretter l’état actuel de la course à la présidence. De fait, selon une récente enquête du Pew Research Center, c’est surtout la gêne ou l’embarras qui permet de décrire le sentiment actuel au pays de l’Oncle Sam. Du moins, avant la tentative d’assassinat de Donald Trump, la fin de semaine dernière.
Ainsi, 63% des participants à l’étude se disent gênés par les deux candidats à la présidentielle de novembre. Et ce sentiment est même largement présent envers le chef de son propre parti: 37% des pro-Biden et 33% des pro-Trump affirment que ceux-ci sont gênants.
Et cette perspective ne s’améliore pas lorsque vient le temps d’évaluer la conduite de l’un ou l’autre: à peine le quart des électeurs (26%) disent approuver la façon dont agit le candidat démocrate, alors que cette proportion est encore plus faible du côté du candidat républicain, alors que seulement 14% des personnes sondées sont favorables aux gestes, déclarations et comportement du bouillant homme d’affaires.
Là où Joe Biden perd des plumes face à Donald Trump, cependant, c’est lorsque vient le temps d’évaluer son acuité intellectuelle. Le candidat démocrate était déjà visé par des rumeurs, largement répandues par le camp républicain, à propos de l’effet de son âge sur ses facultés mentales, mais le premier débat contre Donald Trump, où Joe Biden a paru fatigué et confus, n’a certainement pas aidé à contrer l’impression que l’actuel président est un homme diminué.
De fait, à peine 24% des sondés estiment que M. Biden « a l’esprit vif », alors que cette proportion passe à 58% pour Donald Trump, ce dernier étant pourtant connu pour ses longues diatribes décousues, ses déclarations incongrues et ses oublis. Sans compter ses mensonges.
Pour l’instant, le Pew Research Center soutient que M. Trump est en avance sur son adversaire démocrate dans les intentions de vote, à 50% contre 47% pour Joe Biden.
Une campagne mal reçue
Peu importe le choix qui sera effectué dans l’isoloir, la quasi-totalité des électeurs interrogés dans le cadre de cette enquête sont déçus de la campagne électorale en cours.
Ainsi, 87% des sondés soutiennent que « jusqu’à maintenant, la course ne les rend pas fiers de leur pays », tandis que 76% affirment que « la campagne ne se concentre pas sur les débats importants en matière de politiques publiques », et 68% jugent que le ton de la campagne est trop négatif.
Dans cette perspective, c’est un électeur sur deux (53%) qui voudrait remplacer les deux candidats à la présidence. Mais cette transformation s’effectue aux dépens des partisans de Joe Biden, rapporte le Pew Research Center. Les pro-Trump, eux, sont moins nombreux qu’en avril à réclamer le remplacement des deux politiciens.
En date de la publication de l’enquête, en juillet, 71% des partisans de M. Biden souhaitaient des nouveaux candidats pour les Partis démocrate et républicain. Environ le quart (23%) voulaient que M. Trump se désiste, mais que M. Biden demeure dans la course.
Chez les pro-Trump, à peine 26% des répondants voudraient que les deux candidats abandonnent la course, en baisse par rapport à 35% en avril. En fait, davantage de républicains désirent que M. Trump et M. Biden poursuivent leur campagne respective, soit 39%, par rapport à 27% précédemment.