Jeune avocate française cherchant à faire ses preuves, Nora (Noée Abita) hérite d’un dossier de garde à vue qui se transformera bien rapidement en affaire de meurtre. Dans Première Affaire, cette femme sera confrontée à un monde où personne ne se fait de cadeau.
Réalisé par Victoria Musiedlak, le film n’est pas, à proprement parler, une histoire policière. Oui, il sera question d’un meurtre, avec un suspect, de l’emprisonnement… Mais c’est plutôt une oeuvre sur une personne qui, sans doute trop largement couvée par une mère surprotectrice, cherche à quitter le cocon familial et à s’affirmer, sans trop savoir comment procéder.
Confrontée à la réalité froide, sombre et parfois dégoûtante, notamment avec un jeune homme de 18 ans, seul suspect dans cette affaire de meurtre, dont elle est convaincue de l’innocence, voilà que Nora devra apprendre à la dure et se créer une carapace.
Petite, à la voix qui porte peu, la jeune femme, qui ne fait d’ailleurs pas son âge, doit rapidement réussir à prendre sa place. Mais cela ne s’accomplira pas sans une litanie d’erreurs, qu’il s’agisse d’un jugement défaillant, d’oublis, etc. On a d’ailleurs beau souhaiter que Nora grandisse, à travers ces épreuves, on ne peut s’empêcher de grincer des dents devant certains gestes posés, alors que ceux-ci lui vaudraient certainement une radiation, voire des poursuites judiciaires.
Et c’est peut-être, d’ailleurs, ce qui déconcerte le plus, dans ce film: alors que l’on envisageait une histoire permettant une certaine croissance personnelle, une certaine amélioration de sa situation, de sa vision du monde, on a plutôt droit à un matraquage en règle, à un barrage quasi constant qui ne débouche pas vraiment sur une conclusion digne de ce nom.
C’est peut-être cette dérogation à la structure narrative traditionnelle qui fait de Première Affaire un film efficace. Que l’on apprécie ou non la violence de ses rebondissements scénaristiques, une chose est claire: Noée Abita crève l’écran. Et pour cela, difficile de ne pas recommander ce film.