Comme le veut l’adage: pourquoi changer une formule qui fonctionne? Quatorze ans après la parution de la première déclinaison de Beat Hazard, ce jeu combinant réflexes aiguisés et musique endiablée est de retour avec une troisième version, qui contient plus d’explosions, plus de rythme, et plus d’aventures spatiales.
L’idée est simple: sur des rythmes musicaux, vous contrôlez un vaisseau spatial qui doit esquiver les tirs ennemis et réduire les adversaires en poussière. L’intérêt de la chose, outre cet aspect très shoot’em up, c’est que le joueur a toujours eu la possibilité de s’appuyer sur des pièces fournies avec le jeu, ou encore en se tournant vers des stations de radio diffusées en ligne, mais surtout d’aller piger dans sa propre bibliothèque musicale.
Imaginez: transformer Sandstorm en un combat frénétique contre de gigantesques vaisseaux lançant des bombes et tirant des lasers. Ou pourquoi pas Don’t Fear The Reaper? Peut-être que la cloche à vache provoquera l’apparition de nouveau ennemis… qui sait?
Bref, rebelote avec ce Beat Hazard 3, développé par une seule personne formant le studio Cold Beam Games.
Et cette fois, on nous offre des vaisseaux en trois dimensions (toujours sur un plan en deux dimensions, cependant), plus d’armements, plus d’engins que l’on peut piloter, plus d’effets visuels, etc.
Les principales nouveautés tournent aussi autour de l’accessibilité des sources musicales; techniquement, il est ainsi possible de se brancher sur un service d’écoute en ligne, comme Spotify, et d’y puiser justement la musique qui accompagnera nos aventures en format son et lumières.
Encore mieux, il est possible de créer des « galaxies » formées de plusieurs « planètes », chacune d’entre elles représentant une chanson d’un artiste précis. Il serait donc possible de circuler dans le système solaire des Beastie Boys, en tentant de « conquérir » la planète Intergalactic, puis le monde appelé Sabotage, par exemple.
L’idée, comprend-on, consiste à encourager les connexions entre joueurs. Plutôt que de simplement comparer des scores à la fin d’une partie, nos amis et de parfaits inconnus peuvent découvrir nos préférences musicales et se lancer dans une conquête galactique.
Sauf que… sauf que, eh bien, Beat Hazard 3 a les yeux plus gros que le ventre. Déjà, son interface est trop complexe pour son propre bien, avec des artefacts d’il y a presque une vingtaine d’années, on dirait bien. Naviguer dans ses propres dossiers pour trouver une chanson qui convient est un processus lent et agaçant, et même après plusieurs heures de jeu, ce journaliste cherchait encore comment enfiler les parties pour écouter un album au complet, plutôt que de devoir aller piger manuellement dans nos fichiers, à chaque fois.
Quant à la création de « galaxie », c’est un mystère. Est-ce parce que le jeu ne semble pas comprendre que notre musique puisse être stockée ailleurs que sur le disque dur principal de notre ordinateur? Faut-il lui indiquer la marche à suivre? On s’y perd.
Pire encore, en voulant essayer les galaxies des autres, on se retrouve à devoir lancer soi-même la musique choisie, que ce soit via nos propres fichiers, ou en utilisant un service d’écoute. Disons que pour la facilité d’exécution, on repassera. On comprend qu’il puisse y avoir des enjeux en matière de droits de diffusion, surtout pour des services où la version gratuite est accompagnée de pubs, mais qui a envie de chercher manuellement des dizaines, voire des centaines de pièces sur Spotify, ne serait-ce que pour explorer les goûts musicaux d’autrui?
Bref, toutes les belles fioritures de Beat Hazard 3 semblent avoir encore besoin d’amour, même si le jeu a déjà passé pas mal de temps en accès anticipé. Il reste bien sûr le jeu en solo, mais dans ce cas, si l’on possède un précédent volet de la trilogie, l’achat de ce troisième titre de la série peut faire l’objet d’un débat.
Beat Hazard 3
Développeur et éditeur: Cold Beam Games
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu disponible en français (interface)