Xavier et Sophie s’ennuient. En couple depuis 25 ans, les deux quinquagénaires (sexagénaires?) ont une vie à deux très peu palpitante, et consacrent davantage de temps à se plaindre du bruit des ébats de leurs voisins du dessus qu’à raviver la flamme. Dans Et plus si affinités, les deux couples se télescoperont le temps d’un repas qui prendra une bien étrange tangente.
En fait, les voisins en question, Adèle et Alban, ont-ils vraiment des intentions allant au-delà des bonnes relations, ou plutôt des bonnes relations et du fait de justement s’excuser de l’aspect très « vocal » de leurs parties de jambes en l’air? Les cinéphiles découvriront rapidement qu’il y a beaucoup de non dits, entre les deux couples, et une bonne dose de secrets qui auraient peut-être dû le demeurer.
Le cinéma français, davantage que son équivalent québécois, a l’habitude de ces huis clos où les participants à un repas finissent par se dire leurs quatre vérités, et l’oeuvre réalisée par Olivier Ducray et Wilfried Méance n’échappe pas à cette tendance. Ce qui est différent, peut-être, c’est la vitesse à laquelle la conversation tombe dans des sujets plus coquins, le couple de jeunes voisins cumulant des pratiques légèrement moins conventionnelles.
Et donc, avec largement un seul décor, le film reposera sur les dialogues, sur les échanges entre les protagonistes. Malheureusement, le ton est inégal; il y a bien quelques bonnes répliques, quelques envolées, quelques blagues un peu vilaines bien senties, mais même avec la présence de Bernard Campan, qui a bâti sa carrière sur le trio des Inconnus, il y a maintenant plusieurs dizaines d’années, le film part parfois dans tous les sens, entre malaises, flottements, piques acerbes et blagues tombant à point.
Ce qui accroche, aussi, c’est qu’à seulement 1h17 au compteur, Et plus si affinités semble avoir été coupé court. A-t-on manqué de matériel? A-t-on décidé que l’on en avait assez? On en aurait pris plus. Surtout que le film prend un tournant, vers la fin, qui mène à une situation qui ne se règle pas avant que n’arrive le générique.
Bref, Et plus si affinités ressemble un peu à quelque chose cuisiné à la hâte. Ou à un rôti laissé trop longtemps au four. Rien de catastrophique, mais certainement une comédie qui aurait mérité plus d’amour.