La vie en solo est-elle plus plaisante, aujourd’hui? Les adolescents et adultes âgés de 14 à 20 sont ainsi plus satisfaits, de nos jours, avec l’idée d’être célibataires, comparativement à ce même groupe, il y a 10 ans. Voilà du moins la conclusion tirée d’une étude réalisée par des chercheurs de l’Université Johannes Gutenberg, en Allemagne.
« Il semble que les adolescents, de nos jours, soient moins portés à recherche une relation amoureuse. Cela pourrait s’expliquer par une plus grande satisfaction lors de la vie célibataire », soutient la Dre Tita Gonzalez Aviles, psychologue et principale autrice de ces travaux. Ces derniers sont publiés dans le Personality and Social Psychology Bulletin.
De fait, cette tendance s’inscrit dans un mouvement plus vaste, rappelle-t-on: à l’échelle mondiale, de plus en plus de gens ne sont pas en couple, ou dans une autre forme de relation stable. Jusqu’à présent, on ignorait si cet état de fait s’accompagnait, ou non, d’un plus grand sentiment de satisfaction par rapport à cette vie en célibataire.
Des changements en 10 ans
Toujours à l’échelle mondiale, le taux de mariage est en baisse depuis des décennies, alors qu’à l’inverse, on constate une augmentation du taux de divorce et de ménage ne comptant qu’une seule personne.
« Il est intéressant de noter que particulièrement dans les pays occidentaux industrialisés, le célibat n’est plus un état insolite ou inattendu, et est désormais considéré comme étant plus socialement acceptable que par le passé », souligne la Dre Gonzalez Aviles.
Cette dernière a ainsi analysé des données provenant de la Panel Analysis of Intimate Relationships and Family Dynamics, qui s’intéresse à la nature des relations romantiques et des dynamiques familiales depuis 2008, en Allemagne.
La plus récente étude s’appuie sur les informations fournies par une cohorte de près de 3000 personnes, dans le cadre de deux périodes, soit de 2008 à 2011, et de 2018 à 2021.
Ainsi, les résultats démontrent bel et bien que les adolescents nés entre 2001 et 2003 étaient plus souvent célibataires et heureux de l’être, comparativement à la cohorte née 10 ans plus tôt. De plus, il n’existait pas de différences entre les adultes âgés de 24 à 30 ans, et ceux de la tranche des 34 à 40 ans.
Cette satisfaction plus importante, chez les adolescents et jeunes adultes célibataires, serait imputable à plusieurs facteurs, affirment les auteurs de l’étude.
Selon ces derniers, cela pourrait s’expliquer par le fait que la vie de célibataire est devenue de plus en plus normale, avec le temps, particulièrement chez les jeunes. De plus, la vision des conventions liées aux relations romantiques a changé, et ces jeunes seraient plus ouverts à d’autres genres de relations.
« Nous avançons l’hypothèse voulant que les adolescents, de nos jours, pourraient repousser leur entrée dans une relation stable en raison de l’importance accordée à l’autonomie personnelle et à l’idée de l’accomplissement de soi, comparativement au concept de partenariat romantique. Cependant, ces explications sont, pour l’instant, du domaine de la spéculation et nécessite d’autres travaux d’enquête », a conclu la Dre Gonzalez Aviles.