La musique en ligne continue d’avoir le vent dans les voiles, au Québec, rapportait récemment l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), alors que les services d’écoute en ligne ont vu leur fréquentation augmenter de 16%, en 2023. Les artistes québécois, cependant, n’obtiennent qu’une part extrêmement congrue de cette attention.
De fait, l’ISQ indique, dans sa publication La consommation d’enregistrements musicaux en 2023 au Québec, que sur un échantillon des 10 000 pistes les plus écoutées, à peine 8,5% le sont dans la langue de Molière. Pire encore, 3,5 points de pourcentage de cette proportion proviennent d’écoutes d’artistes non québécois, ce qui fait en sorte que sur ces milliers de pistes les plus populaires, à peine 5% sont des chansons en français d’artistes d’ici.
Si l’on combine les pièces québécoises chantées en d’autres langues que le français, la part des titres d’ici passe à 7,5%, ce qui représente un recul par rapport aux 8% recensés en 2022.
« Parmi les 20 interprètes ayant eu le plus d’écoutes au Québec, deux proviennent du Québec, soit Les Cowboys Fringants (6e rang) et Charlotte Cardin (11e rang) », mentionne encore l’ISQ.
Au total, 84% des pièces les plus écoutées, l’an dernier, étaient de langue anglaise et interprétées par des artistes ne provenant pas du Québec.
C’est plutôt du côté des ventes d’albums qu’il faut chercher un bastion du français, alors que 18% des copies physiques écoulées l’an dernier étaient des disques dans cette langue, contre 27% des albums numériques.
Le vinyle, toujours le vinyle
Enfin, l’ISQ précise que les ventes de disques en format vinyle ont toujours le vent dans les voiles, avec une augmentation de 48% depuis 2019, soit environ 181 000 copies écoulées cette année-là, contre près de 269 000 en 2023.
À l’opposé, la dégringolade des disques compacts se poursuit, avec une fonte de 2,1 millions, toujours en 2019, à 0,7 million, l’an dernier.
Dans l’ensemble, le vinyle représente désormais près d’une vente d’album physique sur trois.