Réunissant Ocean’s Eleven, Ocean’s Twelve et Ocean’s Thirteen dans un même coffret, Ocean’s Trilogy propose de revoir les trois films de braquage signés Steven Soderbergh et offerts pour la première fois en ultra-haute résolution.
Tenter de refaire Ocean’s Eleven, un immense classique des années 1960 mettant en vedette le « Rat Pack », un groupe d’artistes et d’amis composé de Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Joey Bishop et Peter Lawford, était assurément un pari risqué, mais en 2001, le réalisateur Steven Soderbergh l’a non seulement relevé, mais a donné naissance à une franchise cinématographique comptant deux suites, et réunissant les plus grandes stars de l’époque à l’écran.
Ocean’s Eleven introduit Danny Ocean, un escroc professionnel. Fraîchement sorti de prison après avoir purgé une peine de quatre ans, son premier geste est de mettre sur pied un groupe de onze voleurs, chacun ayant sa propre spécialité, afin de réaliser un coup particulièrement ambitieux, soit de voler non pas un casino, mais bien trois, le Bellagio, le Mirage et le MGM Grand, qui partagent la même voûte de sécurité et appartiennent tous à Terry Benedict, l’homme qui a profité de son absence pour se mettre en couple avec l’amour de sa vie.

Trois ans plus tard, n’ayant toujours pas digéré la perte de 150 millions de dollars, Terry Benedict retrace les onze responsables dans Ocean’s Twelve et leur donne deux semaines pour le rembourser, avec intérêts. Le groupe se réunit donc une nouvelle fois et se rend en Europe dans l’espoir de commettre assez de larcins pour amasser cette somme faramineuse, mais se retrouve à compétitionner avec un bandit se faisant appeler « Le Renard de la Nuit » dans un concours pour déterminer qui est le plus grand voleur de la planète.
Dans Ocean’s Thirteen, Reuben Tishkoff, l’un des onze membres du groupe, se fait escroquer par Willy Bank, son partenaire d’affaire, dans l’ouverture d’un casino à Las Vegas, et se retrouve hospitalisé suite à un infarctus. Ses amis décident alors de le venger en gâchant la soirée d’ouverture de l’établissement. Ils truquent les dés et la roulette, piratent les machines à sous et les mélangeurs de cartes afin de faire sauter la banque et de permettre aux parieurs d’empocher de grosses sommes aux dépens de la maison de jeu.

La trilogie Ocean constitue la quintessence même du film de braquage. On assiste tout d’abord à la préparation minutieuse du coup, à son exécution, ainsi qu’aux immanquables ratés que connaissent même les plans les mieux ficelés dans le feu de l’action. L’intrigue repose sur l’intelligence des onze bandits, qui n’ont même pas recours aux armes à feu pour réaliser leurs vols. Relique d’une époque révolue où la masculinité n’était pas systématiquement considérée comme toxique, les trois volets mettent en vedette des hommes élégants, charmants et débordant d’assurance, ainsi que la camaraderie à toute épreuve les liant.
Les trois volets sont signés par Steven Soderbergh. S’étant fait connaître avec des œuvres plus personnelles comme Sex, Lies and Videotape, Erin Brockovich ou Traffic, le cinéaste met ici son talent au service de longs-métrages plus commerciaux. Tandis qu’Ocean’s Eleven a un petit côté Mission Impossible avec sa voûte de sécurité protégée par des lasers, Ocean’s Twelve et sa compétition européenne entre voleurs de calibre international évoque une sorte de version sérieuse de Dirty Rotten Scoundrels. Retournant dans le monde du jeu et des casinos, le dernier chapitre oppose les méthodes de la vieille école à la technologie moderne, alors que les voleurs sont confrontés à un système de sécurité contrôlé par l’intelligence artificielle.

Soderbergh réunit une distribution impressionnante dans les trois films, qui sont avant tout axés sur l’amitié indéfectible entre Danny Ocean (George Clooney) et son complice Rusty Ryan (Brad Pitt). Matt Damon, Bernie Mac, Don Cheadle, Elliot Gould, Carl Reiner, Casey Affleck, Eddie Jemison, Scott Caan et Shaobo Qin complètent l’équipe des onze voleurs de choc qui reviennent dans chaque opus de la trilogie. Andy Garcia et Julia Roberts sont également de la partie. Catherine Zeta-Jones, Robbie Coltrane et Vincent Cassel joignent la distribution de Ocean’s Twelve, tandis qu’Al Pacino, Ellen Barkin et Julian Sands s’ajoutent au troisième film.
Chacun des trois films dans le coffret Ocean’s Trilogy vient sur son propre disque au format 4K. On retrouve aussi un code pour télécharger une copie numérique. La restauration de la pellicule est absolument impeccable, avec des images limpides et des couleurs vives et éclatantes. Chaque longs-métrage comprend une piste de commentaires (Ocean’s Eleven en compte même deux), des Making Of substantiels, une panoplie de revuettes, un mini-documentaire portant sur l’œuvre originale des années 1960 et le « Rat Pack », des scènes retirées du montage, ainsi que l’ensemble du matériel supplémentaire qui accompagnait l’édition DVD et Blu-ray des trois longs-métrages.
Présentant les meilleurs films de braquage jamais réalisés dans la meilleure résolution qui soit, le coffret Ocean’s Trilogy est un must pour tous les amateurs de Steven Soderbergh, et les trois longs-métrages sont toujours aussi divertissants aujourd’hui qu’au moment de leur sortie initiale en 2001, 2004 et 2007.
7.5/10
Ocean’s Trilogy
Réalisation: Steven Soderbergh
Scénario: Ted Griffin, George Nolfi, George Clayton Johnson, Jack Golden Russell, Brian Koppelman, David Levien
Avec: George Clooney, Brad, Pitt, Matt Damon, Elliott Gould, Don Cheadle, Carl Reiner et Andy Garcia
Durée: 363 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol