Qu’ont en commun la Slovénie et le Venezuela? Ils entreront dans les livres d’histoire comme étant les deux premiers pays à avoir perdu la totalité de leurs glaciers à cause de l’actuel réchauffement climatique.
Au Sud, ce qui restait du glacier Humboldt, le dernier des six que comptait jadis la Sierra Nevada, a été déclaré officiellement « trop petit pour être considéré comme un glacier » par le consortium international de chercheurs Cryosphere Climate Initiative. Son rétrécissement avait commencé dans les années 1970.
Au Nord, la Slovénie a probablement obtenu ce douteux honneur avec des années d’avance: des chercheurs ont souligné cette semaine, alors que l’attention était concentrée sur le Venezuela, que les deux derniers « vestiges glaciaires » de Slovénie n’avaient plus bougé, eux, depuis plusieurs années —le mouvement étant une des caractéristiques d’un vrai glacier.
Un glacier est en effet une épaisse masse de glace qui se déplace: sous l’effet de son propre poids, elle descend une pente, en érodant le terrain qu’elle laisse derrière elle. Cette masse est formée de l’accumulation, hiver après hiver, de neige et de glace, du moins tant que les étés ne sont pas assez chauds pour en faire fondre une portion significative.
Les cinq autres glaciers de la Sierra Nevada avaient été déclarés officiellement disparus dès 2011. Tous logeaient à au moins 4700 mètres d’altitude. Déjà en 2022, une recherche avait évalué que le pays avait perdu 98% de sa couverture glaciaire entre 1951 et 2019. Au début de 2024, des promoteurs, appuyés par le gouverneur de la province où se trouve le mont Humboldt, avaient proposé de dérouler 35 rouleaux de polypropylène, de 80 mètres de long et de 2,75 mètres de large, pour protéger des rayons du Soleil les 2 derniers hectares de glace.
Il n’y a pas de définition consensuelle sur le niveau en-dessous duquel ce n’est plus un glacier mais une simple accumulation de glace. Dans tous les cas, avec ses maigres 2 hectares, Humboldt était largement en-dessous du minimum.
Dans une étude parue en 2023 dans la revue Science, une équipe internationale concluait que 83% des 215 000 glaciers de la planète seraient disparus en 2100, si l’augmentation des températures se poursuivait au rythme actuel.