Si une majorité d’Américains estiment qu’il n’est pas nécessaire que leurs nouvelles soient rapportées par des journalistes partageant les mêmes opinions politiques, la même tranche d’âge, ou encore le même genre, une nouvelle enquête du Pew Research Center révèle que ce positionnement sur le spectre politique est important pour une part croissante des habitants du pays de l’Oncle Sam, dans un contexte de polarisation croissante.
De fait, ce grand coup de sonde réalisé l’an dernier auprès d’adultes américains indique que « l’appartenance politique » est le trait de personnalité le plus recherché chez les journalistes par les participants; quelque 39% des répondants l’ayant jugé important.
Cette proportion est presque deux fois plus importante que le taux d’Américains estimant que les reporters doivent partager leurs opinions religieuses (22%), ou encore que les journalistes parlent ou sonnent comme les personnes interrogées (20%).
Suivent ensuite l’importance de partager une même tranche d’âge (15%), que les journalistes appartiennent au même groupe ethnique (14%), et que les reporters soient du même genre.
Autant chez les républicains (40%) que chez les démocrates (41%), on souhaite ainsi que les journalistes soient de « leur bord », en matière d’orientations politiques.
Chez les jeunes, aussi, on accorde une importance particulière au fait de se reconnaître dans les positions politiques. Ce sont ainsi 23% des 18 à 29 ans qui se rangent dans cette catégorie, contre 16% des 30-49 ans, 12% des 50 à 64 ans, et seulement 10% chez les aînés.
Le paysage médiatique américain, à l’instar de son spectre politique, est soumis à de forts courants polarisateurs, les deux camps traditionnels, chez l’Oncle Sam, s’appuyant sur des médias davantage campés, de part et d’autre. Si les médias plus « centristes » sont toujours importants, ceux-ci sont aussi régulièrement pris pour cible, autant par les démocrates que les républicains, les uns accusant ces médias d’être à la soldes des autres.