Peut-on vraiment parler de musique de films grand public sans parler de John Williams? Immortalisé grâce à ses compositions accompagnant certains des longs-métrages les plus connus de l’histoire, le chef d’orchestre a eu droit à un hommage bien senti, la fin de semaine dernière, dans le cadre d’une série de concerts donnés par l’ensemble FilmHarmonique.
Sous la direction de Francis Choinière, quelque 81 musiciens, accompagnés d’une centaine de choristes, ont titillé la fibre nostalgique d’une salle Wilfrid-Pelletier assez bien remplie, en interprétant des thèmes musicaux bien connus.
Indiana Jones, E.T., Jurassic Park, Saving Private Ryan… les cuivres et un certain je-ne-sais-quoi d’enthousiasmant, de glorieux – la marque de commerce du compositeur – ont retenti dans la salle de concert pendant un peu plus de deux heures.
Impossible, dans ce contexte, de ne pas se prendre à sourire, à hocher de la tête, ou encore à battre discrètement la mesure en imaginant Harrison Ford chercher à déterrer l’Arche d’alliance, Christopher Reeves enfiler son costume de superhéros, ou encore un extraterrestre ridé chercher à réaliser le plus complexe appel interurbain de l’histoire, tout en combattant une surdose de sucre imputable à de petits bonbons chocolatés.
Pour les plus passionnés, la deuxième heure était entièrement consacrée à deux phénomènes culturels incontournables: Harry Potter et Star Wars, chaque saga ayant droit à quatre morceaux choisis pour l’occasion. Et les amateurs ont semblé être comblés: comment dire non, en effet, à la Marche impériale, ou à Dual of the Fates? Comment faire autrement qu’imaginer le terrifiant Darth Vader à la poursuite des rebelles dans The Empire Strikes Back, ou Qui-Gon Jinn et son apprenti Obi-Wan Kenobi combattre le dangereux Darth Maul à la fin de The Phantom Menace?
Seule ombre au tableau: une étrange utilisation de micros et de haut-parleurs. Était-il vraiment nécessaire de faire jouer le son de l’orchestre de façon encore plus importante? Après tout, l’Orchestre symphonique de Montréal s’est longtemps produit dans cette salle, et l’Opéra de Montréal continue d’y donner des spectacles, le tout sans artifice sonore. Pire encore, on avait parfois l’impression que le son des percussions était quelque peu étouffé par rapport aux autres instruments. Mais rien de cela n’empêchait d’apprécier le concert, fort heureusement.
Dénigrée par certains, la musique de film demeure une excellente porte d’entrée vers la musique classique. Et John Williams est l’un de ces compositeurs qui auront marqué à vie le monde du septième art. D’où cet hommage absolument mérité.