Aux Éditions Picquier, une maison dont les publications nous ont souvent réjouis, le prolifique auteur Eric Faye livrait récemment un nouveau carnet de voyage, le neuvième, si nous comptons bien.
Intitulé Taipei sous la pluie de prunes, ce récit relate plusieurs voyages, dans différents lieux et sur plus d’une décennie. Plusieurs des lieux mentionnés ont été visités plus d’une fois et l’auteur prend la peine de détailler les différences et l’évolution qu’il a remarquées au fil du temps.
Ce carnet de voyage apparaît comme quelque chose de très personnel avec bien peu de filtres. En effet, on y retrouve autant des propos sur la nourriture offerte dans les lieux visités que sur l’histoire, la culture, les régimes politiques, la nature, l’économie et les changements climatiques. Comme si un proche nous racontait tout ce dont il se souvient de ses voyages, un peu en vrac, avec en prime de savoureuses références littéraires.
Mais il y a tout de même une structure dans cet ouvrage qui nous permet de biens suivre les pérégrinations de l’écrivain et c’est la succession des contrées traversées. Taïwan, la Corée, le Tibet, le Japon, autant de lieux, de peuples, de cultures et de spiritualités qu’il décrit avec honnêteté, avec cœur. Avec nostalgie et regrets aussi.
En effet, Eric Faye nomme une chose très triste: de nombreux lieux qu’il a visités seront bientôt modifiés à tout jamais, que ce soit à cause des changements climatiques, du capitalisme sauvage ou des régimes politiques totalitaires. Il ne se gêne pas, d’ailleurs, pour écorcher au passage la Chine ou la Russie, entre autres, pour leurs politiques qu’il juge néfastes pour la sauvegarde de la culture et de l’environnement.
N’empêche, nous nous sommes pris à rêver qu’Eric Faye retourne au Tibet et, cette fois, de l’accompagner dans un périple empli de lumière, d’espoir et de bienveillance.