La famille royale britannique était-elle vraiment à l’abri des scandales? Dans un pays où le respect des têtes couronnées semble sacrosaint, une équipe de la BBC va réussir à déboulonner le « fils préféré » de celle qui était alors à cheffe d’État anglaise.
Diffusé sur Netflix, Scoop est un drame biographique à saveur journalistique; on y suit le personnage de Sam McAlister, qui occupe un poste de recherchiste pour Newsnight, une émission d’affaires publiques pour la chaîne publique britannique.
Frustrée par ce qu’elle considère comme une approche timorée par rapport à l’actualité, fâchée de ne pas être reconnue à sa juste valeur, la jeune femme, jouée par Billie Piper, réussira à prendre contact avec la responsable des relations publiques du prince Andrew.
Celui-ci tente de faire parler de lui en bien avec une initiative visant à rassembler jeunes entrepreneurs et gens d’affaires, mais les déboires de Jeffrey Epstein, avec qui il a déjà eu une relation, ternissent la chose. En fait, aucun représentant de la presse ne sera là pour couvrir l’événement.
Rapidement, l’entrevue éventuelle avec le prince, qui devait se dérouler sur un ton plus léger, devient une véritable enquête sur une présumée agression envers une jeune femme, plusieurs années auparavant. À mesure que des informations sont publiées dans les médias, la pression s’accentue sur Andrew, certes, mais aussi sur l’équipe de Newsnight pour qu’elle accomplisse son travail, c’est-à-dire qu’elle évite de poser des questions trop simples, sans toutefois sortir de son rôle d’observatrice relativement impartiale, histoire qu’on l’accuse ensuite de vendetta contre le Palais de Buckingham.
Tout cela est fort intéressant, et suscite de nombreux questionnements sur le rôle des médias lorsque vient le temps de dénoncer les puissants et ceux qui se croient tout permis.
Le hic, c’est que la perspective est largement celle du personnage de Billie Piper qui, une fois l’entrevue organisée, n’a plus grand-chose à faire, ni grand-chose à dire. Tous les yeux sont alors tournés vers l’animatrice de l’émission, Emily Maitlis, interprétée par Gillian Anderson.
Il s’agit non seulement d’une protagoniste plus intéressante, mais aussi d’une bien meilleure actrice, mais dont le rôle est limité à une portion relativement congrue.
En voulant évoquer cette fameuse entrevue donnée en 2019 par Andrew, une soirée qui causera d’ailleurs sa « perte », avec la disparition de ses privilèges royaux et le versement éventuel de plusieurs millions de dollars à sa victime alléguée, le réalisateur Philip Martin semble s’être concentré, dans Scoop, sur le mauvais personnage principal. Cela est bien dommage, puisque cette affaire continue de faire couler de l’encre, encore aujourd’hui.