Toujours dans une perspective de plaire à un public masculin, et possiblement à un public masculin rebuté par le plaisir anal, la compagnie Lelo propose la troisième et plus récente déclinaison de son F1, un masturbateur dont la sophistication est malheureusement aussi intéressante que rebutante.
Ce F1, donc, est un tube à l’intérieur duquel se trouve un conduit gainé de latex confortable; derrière celui-ci, on trouve un ensemble de moteurs destiné à produire suffisamment de vibrations agréables pour parvenir à l’orgasme.
Le tout se contrôle normalement à l’aide de l’application mobile de l’entreprise – qui nécessite la création d’un compte –; on a ainsi le choix entre plusieurs options en matière de vitesse et de fréquence de vibrations. Et si cela n’est pas suffisant, il est aussi possible de laisser « l’intelligence artificielle » choisir les paramètres à notre place.
Difficile, cependant, de déterminer clairement ce sur quoi se base cette fameuse « IA », si ce n’est que l’application fait alors abstraction des diverses options pour plutôt proposer… sa propre interprétation du besoin des utilisateurs?
En théorie, l’idée d’offre un meilleur contrôle des sensations ressenties lors d’une séance de plaisir solitaire est tout à fait positive. Chez les femmes, le marché du jouet sexuel vaut des milliards, et pour d’excellentes raisons.
Mais chez les hommes, le plaisir, du moins le plaisir lié au pénis, est ridiculement simple: un peu de friction, un peu d’allers-retours, et le tour est généralement joué. Devoir gérer une application, avec trois séries d’options, pour tenter non seulement d’atteindre l’orgasme, mais même de conserver une érection tient davantage du travail que de la séance d’onanisme.
Lelo a beau multiplier les paramètres, les moteurs et les spécificités, difficile, voire impossible de remplacer l’efficacité de la méthode manuelle. Le F1 plaira peut-être à un segment défini de la population doté des attributs nécessaires, mais en l’essence, ce nouveau jouet est superflu.