Malgré tous les reproches adressés aux plateformes numériques comme Facebook, Instagram, YouTube et Twitter, une majorité de répondants d’une trentaine de pays estiment que les réseaux sociaux sont un avantage pour la vie démocratique, indique une enquête du Pew Research Center.
L’étude en question, qui a été réalisée dans les pays du G7, mais aussi dans d’autres pays d’Europe, ainsi qu’en Afrique et en Asie, révèle ainsi que ce sont dans des pays moins développés, comme le Nigeria et le Mexique, par exemple, que ces lieux de discussion numériques sont les plus appréciés pour leur apport au débat politique.
En effet, 77% des répondants de ces pays jugent donc que Twitter et consorts sont bénéfiques pour la démocratie. À l’opposé, on retrouve plusieurs pays occidentaux, notamment les États-Unis, où c’est plutôt l’inverse: les plateformes sont majoritairement vouées aux gémonies pour leur effet jugé délétère sur l’exercice démocratique.
Chez l’Oncle Sam, ce sont à peine le tiers des participants (34%) qui ont une bonne opinion des réseaux sociaux. Vient ensuite la France, les Pays-Bas, l’Australie, la Belgique, le Canada et le Royaume-Uni, où l’on s’approche davantage de l’équilibre entre partisans et détracteurs de ces moyens de communication et d’échange dans un contexte politique.
Outre le Nigeria et le Mexique, c’est à Singapour et en Inde que l’on trouve les deux plus grandes proportions de répondants jugeant positif l’impact des plateformes sur la démocratie. Le premier s’explique peut-être par le fait que la dissension politique y est généralement réprimée, mais le deuxième est pourtant un pays où le gouvernement utilise largement les médias, y compris les médias sociaux, pour faire avancer sa cause et alimenter la ferveur nationaliste, y compris en répandant de fausses nouvelles.
Plusieurs cas ont aussi été recensés, en Inde, où de fausses nouvelles dissimulées sur WhatsApp, par exemple, un produit de Facebook, ont entraîné des émeutes meurtrières.
Aux États-Unis, toujours, les craintes sont importantes face à l’impact des réseaux sociaux, particulièrement à l’approche de l’élection présidentielle de novembre prochain. D’autant plus que le patron de feu Twitter, Elon Musk, répand sciemment des fausses nouvelles et s’est avéré être un partisan des idées de droite, si ce n’est du candidat républicain présumé Donald Trump lui-même.
Et chez une majorité de répondants américains membres de l’un ou l’autre des deux principaux partis politiques, on juge négativement le rôle des plateformes dans l’exercice démocratique, les trois quarts des républicains partageant cet avis, contre près des deux tiers des démocrates.
Sans surprise, enfin, les utilisateurs des médias sociaux sont proportionnellement plus nombreux à juger bénéfique l’apport des plateformes à la vie politique, avec une différence d’environ 10 points de pourcentage entre les deux groupes.