Il y a écouteurs et écouteurs… Ou, plutôt, casque d’écoute et casque d’écoute. Et le casque SE-1, vendu par la compagnie Sineaptic, tente de s’imposer dans le marché des audiophiles à petit budget, avec quelques atouts dans sa manche, mais aussi quelques aspects étranges.
D’abord, la boîte. Car oui, si l’emballage d’un produit est généralement passé sous silence, il est ici nécessaire de souligner le surprenant choix de l’entreprise. Plutôt que d’expédier son casque dans une boîte standard, on nous offre plutôt un paquet gigantesque, qui contient une deuxième boîte, qui, à son tour, contient finalement nos écouteurs, placés dans leur propre emballage.
Pire encore, cette troisième boîte est maintenue en suspension par quatre élastiques de qualité industrielle. Est-ce dans le but d’éviter que des vibrations n’endommagent les écouteurs? Sommes-nous devant un produit si fragile qu’un léger « brassage » mènerait à un bris? Des appareils électroniques autrement plus complexes et fragiles, comme des ordinateurs portatifs, ou des téléphones intelligents, sont pourtant régulièrement envoyés avec un simple papier bulles, ou même une bonne quantité de papier brun, sans qu’aucune catastrophe ne survienne.
D’ailleurs, sur le site de l’entreprise, on précise que cet emballage, à l’opposé de la version « bonne pour l’environnement », vient approximativement doubler le prix de l’appareil, de 274 à 480 $ US.
En fait, voilà une partie du problème de ce casque d’écoute: la compagnie semble avoir injecté une quantité notable de ressources dans le paraître, dans le visuel. Avec ce suremballage excessif, d’abord, mais aussi avec une structure qui, loin de respecter la convention, c’est-à-dire un cerceau plus ou moins rembourré qui s’appuie sur le dessus de la tête de l’utilisateur, consiste plutôt en un arc de cercle, certes, mais sous lequel sont installés deux « pattes » qui viendront, elles, se poser sur le crâne.
En bout de ligne, le casque est donc très haut, et les pattes, avec leur surface relativement réduite, laissent une « empreinte » plus marquée sur le crâne.
Un produit solide
Mais tout cela est excusable, si l’on se concentre sur la qualité sonore. Et force est d’admettre que Sineaptic a réussi son coup, avec d’excellents haut-parleurs intégrés dans des écouteurs à la coquille particulièrement large, ce qui évite d’appuyer sur les oreilles et, à terme, de causer de l’inconfort.
On saluera également la longue durée de vie de la pile, pouvant atteindre jusqu’à 13 heures, lorsque l’on est en mode sans fil. Et pour ceux qui souhaiteraient plutôt utiliser le casque pour travailler devant un ordinateur, plutôt que de s’installer confortablement dans un fauteuil et utiliser la connexion Bluetooth pour écouter de la musique, l’appareil est aussi doté d’un port 3,5 mm, même si le câble fourni en ce sens est de basse qualité. Fort heureusement, c’est là le genre de chose qui se remplace aisément.
En ce qui concerne le choix d’offrir un casque « ouvert », c’est-à-dire avec la capacité d’entendre le bruit ambiant, les avis seront certainement partagés. Pour ce journaliste, l’idée d’entendre le son de la pièce (et possiblement les gens qui circulent, ou les bruits normaux d’une maison ou d’un bureau) est diamétralement opposée à cette notion de profiter de la qualité sonore offerte par le casque en question.
Parmi les idées étranges, il y a aussi cette notion d’employer ce casque pour répondre à des appels téléphoniques. Certes, l’intégration d’un micro n’a probablement pas fait exploser les coûts de production, mais à moins de se trouver trop loin de son téléphone, dans un endroit fermé, répondre à un appel semble impliquer d’être déjà en déplacement à l’extérieur, ce qui, avec le bruit ambiant que l’on imagine, viendrait déjà gâcher l’expérience, avec tous ces bruits que l’on entendrait, malgré tout.
Ultimement, on pourrait croire que les gens de chez Sineaptic ont cherché à plaire à tout le monde, avec le casque SE-1. Certainement pas au point de gâcher l’expérience principale, mais suffisamment pour s’interroger sur le bien-fondé de tous ces ajouts. Autrement, pour le prix demandé, l’entreprise propose un produit solide… à condition de se trouver dans l’environnement approprié pour en profiter pleinement.