Rêvez-vous de conquérir le monde? De faire flotter votre bannière d’un bout à l’autre de votre royaume, après avoir écrasé vos rivaux? Si oui, Renaissance Kingdom Wars pourrait être pour vous… à condition de s’habituer à ses nombreuses mécaniques.
Développé par le studio indépendant Reverie World, le jeu est honnête dès le départ: « Il ne s’agit pas d’une tentative de copier Total War ou Crusader Kings« , en référence aux deux principaux titres en matière de stratégie en temps réel et de gestion accompagnée d’une bonne dose de jeu de rôle.
Et si l’on apprécie cette transparence, surtout pour un jeu qui est en accès anticipé, il y a lieu de s’interroger à savoir si cela était vraiment nécessaire: oui, il peut être intéressant d’encourager de plus petits studios; oui, varier les plaisirs et tester de nouvelles façons de faire les choses, de nouvelles méthodes pour atteindre ses objectifs, peut apporter un vent de fraîcheur dans un genre justement dominé par quelques titres…
Mais cette arme est à double tranchant. Car s’il ne fait aucun doute que Renaissance Kingdom Wars sera moins cher que le plus récent Total War, ou encore Crusader Kings III, force est d’admettre que les fonctionnalités seront aussi moins bien développées.
Après tout, le jeu qui nous préoccupe vise haut… très haut. À partir d’un petit groupe de mercenaires sans terre, il faudra établir sa domination sur un, puis plusieurs fiefs, pour ensuite développer ce territoire en véritable royaume. Tout en s’assurant, bien entendu, de ne pas manquer de ressources, de récolter suffisamment d’argent pour payer les comptes, et de maintenir d’assez bonnes relations avec son souverain et ses voisins.
Bref, il y aura fort à faire, y compris même lors des batailles. Car plutôt que de séparer clairement la gestion de type « grande stratégie », avec construction de bâtiments, envoi d’ambassadeurs et recrutement d’unités, de la gestion plus « terre à terre », similaire à celle d’un jeu de stratégie en temps réel, les développeurs ont choisi de combiner en partie ces deux aspects.
Si l’on prend un village d’assaut, par exemple, non seulement disposera-t-on de sa propre base, ce qui peut paraître un brin étrange, mais il sera aussi possible de construire des bâtiments qui permettront d’acquérir des ressources, ou encore de recruter des unités supplémentaires. C’est d’ailleurs avec ce genre de choses que le titre semble déraper.
Erreurs et problèmes
Ainsi, lors de la première partie, en activant le tutoriel, il a fallu se rendre immédiatement à l’évidence: les développeurs ont vu trop grand. On peut excuser l’étrange erreur de conception qui fait en sorte qu’en français, une partie des informations affichées à l’écran sont « dévorées » par l’interface, mais pourquoi nous propose-t-on, en plein combat, de demander à nos paysans de tuer des poulets afin de nourrir nos troupes? Alors même que l’ennemi se lance dans une ruée vers nos forces…
Sur le fond, il faut saluer l’ambition, l’audace de Renaissance Kingdom Wars, avec son terrain de jeu aux dimensions du Vieux Continent, et sa complexité appréciable. Mais sur la forme, plusieurs fonctionnalités sont étranges, voire absurdes. Et il n’est pas nécessaire de disposer de toutes les fonctionnalités inhérentes à ce genre de jeu, d’autant plus que des alternatives existent déjà. Alternatives qui sont généralement peaufinées depuis de nombreuses années.
D’ailleurs, Renaissance Kingdom Wars n’est pas l’équivalent de Total War ou de Crusader Kings: on se rapproche plutôt de la formule de Mount and Blade: Warband. Ce qui peut être flatteur, en un sens. Mais Mount and Blade est aussi un jeu qui a profité de plus d’une dizaine d’années d’améliorations, de modifications… Et d’une deuxième version il y a déjà un certain temps.
Si l’on est vraiment passionné par les jeux mêlant grande stratégie et temps réel, et que l’on veut explorer autre chose que les grands noms déjà connus, Renaissance Kingdom Wars peut être une option intéressante. Mais autrement, les titres plus aboutis abondent déjà.
Renaissance Kingdom Wars
Développeur: Reverie World Studios
Éditeur: Freedom Games
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu disponible en français (interface et sous-titres)