Quinzième et dernier chapitre de l’univers cinématographique DC débuté en 2013 avec le film Man of Steel, Aquaman and the Lost Kingdom, disponible depuis peu en 4K, Blu-ray et DVD, pourrait bien être le moins bon long-métrage de toute la franchise.
Après avoir vaincu son demi-frère Orm dans le film précédent (voir notre critique ici), Arthur Curry, mieux connu sous le nom d’Aquaman, règne sur la cité sous-marine d’Atlantis depuis quatre ans lorsque débute The Lost Kingdom. Plus aguerri à l’action qu’à la diplomatie, le superhéros n’apprécie guère la politique, les interminables réunions du conseil ou les obligations du trône, et sa plus grande joie est Arthur Jr., le fils qu’il a eu avec Mera et qui possède lui aussi le pouvoir de communiquer télépathiquement avec les poissons.
En tentant de trouver les pièces pour réparer son costume et assouvir une fois pour toutes sa vengeance contre Aquaman, qu’il tient responsable de la mort de son père, Black Manta met la main sur une antique technologie atlante enfouie au fond des mers depuis des millénaires. Il l’utilisera évidemment à des fins néfastes, accélérant de façon draconienne le réchauffement climatique, sur terre comme dans les mers. Malgré les différends les opposant, Arthur ira chercher l’aide de son demi-frère Orm afin de l’aider à combattre cette menace apocalyptique.
Suite du long-métrage paru en 2018, Aquaman and the Lost Kingdom n’est pas adapté d’un comics en particulier, mais puise plutôt dans différentes intrigues publiées dans les années 1950 et opposant Aquaman à Black Manta. Si les lecteurs de longue date apprécieront les nombreux clins d’œil, dont la présence de Storm, l’hippocampe géant que chevauche le héros, ou celle de Topo la pieuvre espionne et musicienne, le scénario est plutôt mince et décousu, donnant l’impression que le réalisateur James Wan cherche le bon ton à travers le film sans jamais vraiment le trouver.
En raison de ses scènes dans le désert et sur l’île de Black Manta, où la végétation et la faune mutante revêtent une dimension préhistorique, Aquaman and the Lost Kingdom évoque davantage un film d’aventure que de superhéros. On retrouve en plus une dynamique de « buddy cop » entre Arthur et Orm, qui se détestent, mais sont obligés de travailler ensemble. Ajoutez un brin de fantasy, d’horreur, ou une bagarre générale dans un bar rempli de créatures aquatiques bizarres qui aurait davantage été à sa place dans Guardians Of The Galaxy, et on se retrouve avec une sorte de mosaïque cinématographique manquant un peu de cohésion.
Visuellement, Aquaman and the Lost Kingdom offre du spectacle à grand déploiement. Évidemment, il y a beaucoup de séquences sous-marines, et la gravité particulière sous l’eau donne un aspect unique aux combats, mais on a droit à un véritable buffet d’environnements variés, allant des paysages glacés de l’Antarctique à des jungles luxuriantes. Cependant, il y a tellement d’images de synthèse qu’on a parfois l’impression d’être en présence d’un film d’animation. En s’inspirant de la vision du futur dépeinte dans les comics des années 1950, la direction artistique constitue l’un des points forts du long-métrage.
Jason Momoa s’amuse manifestement dans The Lost Kingdom, mais il injecte tellement de sa propre personnalité dans sa performance que son interprétation n’a plus grand-chose à voir avec le personnage d’Aquaman. Patrick Wilson joue son demi-frère Orm avec le même flegme que dans le film précédent. Dans la peau de Black Manta, Yahya Abdul-Matten II livre un vilain assez unidimensionnel. Malgré les scandales juridiques et les pétitions demandant son retrait de la production, Amber Heard reprend le rôle de Mera, mais ne dispose pas de beaucoup de temps d’écran. La meilleure performance vient de Randall Park, l’acteur derrière le docteur Shin, qui est à peu près le seul protagoniste qui évoluera un tant soit peu durant le long-métrage.
En plus du film sur disque 4K, la version ultra-haute définition d’Aquaman and the Lost Kingdom inclut également un code donnant accès à une copie numérique. On retrouve plus d’une heure de matériel supplémentaire sur l’édition, réparti sur huit revuettes. Un journal vidéo présente les moments forts des 118 jours de tournage, de l’Antarctique à Hawaï en passant par Londres. Des revuettes se consacrent à la dynamique entre Orm et Arthur Curry, au personnage de Black Manta et à son interprète, ou à la pieuvre Topo. D’autres explorent les coulisses de certaines scènes. Une dernière se consacre à la conception et à la création des décors et des costumes.
Tout en étant un lecteur de longue date des comics, j’ai trouvé que The Lost Kingdom parvenait à être moins intéressant que le premier Aquaman, qui n’était pourtant pas un chef-d’œuvre, loin de là. Espérons que le nouvel univers cinématographique de DC, dont les rênes ont été confiés à James Gunn, saura se démarquer davantage.
6/10
Aquaman and the Lost Kingdom
Réalisation: James Wan
Scénario: David Leslie Johnson-McGoldrick, James Wan et Jason Momoa
Avec: Jason Momoa, Patrick Wilson, Yahya Abdul-Mateen II, Amber Heard, Nicole Kidman, Randall Park, Dolph Lundgren et Martin Short
Durée: 124 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol