Le 19 mars dernier, à la Salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal, c’était la fête au romantisme. Sous la direction artistique d’Olivier Godin, la Salle Bourgie a offert aux mélomanes un programme principalement romantique : Schubert, Schumann, Strauss, Berg, mais aussi quelques autres.
Le prétexte à ce programme, c’était l’hommage qu’on souhaitait rendre à deux immenses artistes qui ont rayonné et fait rayonner le talent musical dans plusieurs régions du monde, et j’ai nommé Agnes Grossmann et Raffi Armenian, partenaires dans la musique et partenaires dans la vie.
Cette soirée était présentée en collaboration avec l’Orchestre Métropolitain et le Conservatoire de musique de Montréal avec une brochette d’interprètes très bien garnie : Jean-Marie Zeitouni, chef; Kimy McLaren, soprano; Aline Kutan, soprano; Van Armenian, violon; André Laplante, piano; Michael McMahon, piano; Olivier Godin, piano; Johanne Morin, violon; Nancy Ricard, violon; Elvira Misbakhova, alto et Christopher Best, violoncelle.
La présentation des différentes œuvres était entrecoupée d’extraits d’une entrevue filmée, réalisée il y a quelques temps avec les deux « hommagés » et animée par le comédien Jean Deschamps. On y apprenait, de la bouche des principaux intéressés, les étapes marquantes de leur carrière musicale.
Si toutes les prestations musicales valaient la peine d’être entendues, certaines sortaient du lot. D’entrée de jeu, les pianistes Godin et McMahon ont réjoui nos oreilles par leur interprétation joyeuse et céleste de l’Introduction, variations et finale, pour piano à quatre mains, D 968a, de Franz Schubert.
Il faut ensuite noter chacune des interprétations (Komitas, Parsegh Ganatchian, Mozart, Schubert, Strauss et Schumann) de la sublime Aline Kutan, toujours aussi expressive et suave dans son chant, tout en étant parfaitement articulée dans le texte.
André Laplante aussi s’est démarqué par sa fougue et son éloquence dans le Quintette avec piano en mi bémol majeur, op. 44 de Robert Schumann.
Et c’est avec précision et subtilité que le chef Zeitouni a su guider l’Ensemble instrumental d’étudiant.e.s du Conservatoire de Musique de Montréal dans l’interprétation difficile des Sept Lieder de jeunesse d’Alban Berg.
Et comme un hommage est un hommage, l’héroïne et le héros de la soirée sont aussi montés sur scène, sans baguette mais non pas sans bagou. Tout ça s’est terminé un peu tard mais ça n’a pas empêché l’ovation faite à Grossmann et Armenian de durer plusieurs belles et longues minutes. Ce fut une soirée haute en couleurs et remplie d’émotion. Il fallait être là.