Les responsables de la franchise SteamWorld ont clairement de la suite dans les idées: voilà plus d’une décennie que l’on nous propose des jeux mettant en vedette divers protagonistes robotiques, habituellement dans un contexte plus ou moins western. Le dernier-né de la série, SteamWorld Build, propose cette fois une formule mêlant gestion de ville, exploration, chaînes de production et (un peu de) combats.
Sur une planète autrefois habitée par une civilisation technologiquement avancée… avant que « quelque chose » ne se produise, un petit groupe de robots va tenter de réparer un vaisseau spatial dont les morceaux sont cachés dans différentes couches du sol. Mais pour atteindre cet objectif, il faudra non seulement creuser, mais aussi développer notre population, s’assurer d’avoir suffisamment de travailleurs, d’ingénieurs, de gestionnaires et de chercheurs, en plus de répondre aux besoins de tout ce beau monde. Et accomplir tout cela dans un espace limité.
La prémisse de ce jeu développé par The Station est franchement intéressante: oui, il faut commencer par établir sa ville en surface, mais une fois une certaine étape franchie, il faudra descendre…
Dans les profondeurs, le fonctionnement du jeu change largement: plutôt que d’avoir droit à une version spéciale de Sim City, nous passons plutôt à quelque chose qui ressemble à Dungeon Keeper: il faudra peu à peu explorer les ténèbres, créer des quartiers spéciaux pour des ouvriers spécialisés, construire des ponts et des passerelles, installer des défenses contre de dangereuses créatures…
Comme si cela n’était pas suffisant, les amateurs de Factorio et autres jeux du genre y trouveront aussi leur compte. En effet, on trouvera, dans ces trois niveaux souterrains qu’il faudra explorer et déverrouiller successivement, diverses ressources introuvables à la surface: du gaz naturel, de l’eau, du pétrole, etc. Et ces ressources devront être ramenées à l’extérieur pour y être traitées, transformées, ainsi de suite. Pendant un temps, les travailleurs pourront ramener tout cela manuellement jusqu’au puits de mine principal. Mais il faudra rapidement construire des systèmes plus efficaces, comme des tapis roulants.
SteamWorld Build s’articule d’ailleurs largement autour de la gestion de l’espace: pas question de mégabases, comme dans Factorio ou Satisfactory, mais plutôt une ville tassée sur elle-même où il faudra déplacer certains bâtiments de production de ressources ou qui offrent des services, afin de s’assurer que les travailleurs prenants du galon demeurent heureux. Tout en s’assurant évidemment que le rythme de production demeure suffisant pour assurer la bonne marche de cette ville-usine.
Et bien sûr, plus l’on creuse, plus l’on explore, plus les dangers seront grands.
Le hic, cependant, c’est que malgré toutes ses bonnes idées, et ses contraintes qui forcent les joueurs à se creuser la tête, SteamWorld Build semble manquer de souffle vers la fin d’une partie. Une fois que l’approvisionnement en ressources est assuré, et que les services de sécurité sont suffisamment bien développés pour repousser les attaques, il faudra simplement prendre son mal en patience et attendre, par exemple, que le carburant pour fusée soit produit en quantité suffisante pour enfin décoller et quitter la planète, en terminant le jeu au passage.
Bien sûr, il est possible d’augmenter la difficulté, ou d’ajuster certains autres paramètres, mais on sent quand même avoir fait le tour, une fois notre première aventure terminée.
Pour les amateurs de gestion, mais d’une gestion pas trop excessive, avec un mélange des genres fort agréable, SteamWorld Build est tout indiqué. Mais les passionnés capables d’engloutir des dizaines d’heures pour améliorer leur chaîne d’approvisionnement sont invités à passer leur tour.
SteamWorld Build
Développeur: The Station
Éditeur: Thunderful
Plateformes: PlayStation 4 et 5, Nintendo Switch, XCloud, Xbox One et Series, Windows (testé sur Windows/Steam)
Jeu disponible en français