Vous avez toujours rêvé de résoudre des enquêtes paranormales et de chasser des fantômes tourmentant les vivants? C’est exactement ce que propose Banishers: Ghost of New Eden, un RPG débordant de personnalité qu’il vaut la peine de jouer.
Antea Duarte et Red mac Raith sont des bannisseurs, des artisans spécialisés qui protègent les victimes de hantise à l’aide de leurs rituels et de leur connaissance approfondie des revenants. Ils forment également un couple. À la demande de leur ami, le révérend Charles Davenport, ils quittent Londres en juin 1695 et traversent l’océan pour se rendre en Amérique, à New Eden plus précisément, un hameau de la Nouvelle-Angleterre affligé par une sombre malédiction.
À peine arrivés sur place, ils sont confrontés à un Cauchemar, une entité aussi maléfique que puissante, et dans la bataille qui s’ensuit, Antea trouve la mort. Hanté par le fantôme de sa compagne, ce qui est assez ironique pour un homme dont le métier est de les chasser, Red devra tenter de venger l’amour de sa vie, tout en sauvant les membres de la colonie.
Banishers: Ghosts of New Eden est un jeu de type action/RPG qui, comme c’est souvent le cas avec les productions du studio Don’t Nod, propose une histoire à la fois originale, résolument adulte et captivante. Tout au long de l’aventure, qui dure une bonne cinquantaine d’heures, les choix qu’on est appelé à faire viennent modifier le cours du récit.
La première décision, et la plus cruciale d’entre toutes, consiste à déterminer si l’on sacrifiera des colons hantés (dont certains méritent leur sort mais pas tous), et d’utiliser leur essence pour ramener Antea à la vie, ou si l’on aidera plutôt cette dernière à effectuer son ascension vers l’au-delà. Pour cette seule raison, la campagne vaut la peine d’être jouée au moins deux fois, sans compter les cinq fins différentes qu’elle offre.
Le titre propose un monde ouvert, et en plus de la quête principale, on est appelé à résoudre plusieurs cas de hantise dans Banishers: Ghosts of New Eden, faisant de nous de véritables détectives du surnaturel. On peut basculer en tout temps entre Red et Antea, et bien que cette dernière soit décédée, sa forme spectrale est d’une grande utilité à travers le jeu. Les bagues de Red émettent une lueur bleue lorsqu’il se trouve à proximité d’un élément surnaturel. Antea peut non seulement lever le voile mystique dissimulant certains indices de la vue des vivants, mais ses pouvoirs permettent également de détruire des obstacles bloquant notre chemin.
À la fin de chaque enquête paranormale, on peut choisir de blâmer la personne hantée, de libérer le revenant ou de le bannir à jamais.
De prime abord, le combat dans Banishers: Ghosts of New Eden s’avère assez conventionnel. On peut asséner des attaques lourdes ou légères avec son sabre, et esquiver ou bloquer les coups portés par les ennemis. On dispose également d’un mousquet faisant feu à distance, mais il ne se recharge que très lentement, ce qui nécessite qu’on l’utilise avec parcimonie.
Toutefois, comme on peut alterner en tout temps entre les deux personnages principaux, les pouvoirs spectraux d’Antea ajoutent de la complexité aux mécaniques de combat, et rend les affrontements beaucoup plus intéressants. Le seul point négatif est le manque de variété du côté des créatures spectrales, et l’on se mesure souvent aux mêmes ennemis à travers le jeu.
Le titre saupoudre des éléments de jeu de rôle à ses mécaniques. On obtient de l’expérience en complétant des quêtes, ce qui nous permet de monter de niveau et d’obtenir des points servant à débloquer de nouvelles habiletés. L’arbre de compétence est partagé entre les deux héros, et bien qu’il soit modeste et n’offre qu’une douzaine de pouvoirs, il permet quand même de personnaliser les deux personnages en fonction de ses préférences de jeu.
On peut également équiper différentes tenues, sabres, fusils, amulettes, bracelets, broches et anneaux ayant chacun leurs statistiques particulières. À l’image de notre avatar, les items peuvent aussi monter de niveau lorsqu’on les améliore avec des matières premières.
On récolte plusieurs ressources au fil de nos aventures (lin, laine, cuir, fourrure, argent, pyrite, cerfeuil sauvage, jacinthe mauve, champignons, etc.). Certains ingrédients servent à améliorer notre équipement. D’autres sont utilisé lors des rituels que l’on effectue dans le jeu. On a accès à cinq rituels différents dans Banishers: Ghosts of Eden. Le chant d’écoute permet de s’accorder au faible souvenir persistant laissé par un fantôme. La manifestation forcée oblige un revenant à apparaître. L’invocation de Fléau force des entités plus puissantes comme les moissonneurs, les furies ou les afflictions à se manifester. Le voyage dans le vide permet d’entrer et de sortir d’une brèche dans le monde des esprits, et le rituel de purification retire la malédiction frappant un objet afin qu’on puisse le prendre.
Au lieu de s’appuyer sur le même contexte de fantasy médiévale que la plupart des jeux de rôle, Banishers: Ghosts of New Eden sort des sentiers battus et offre, autant par l’originalité de son histoire que de ses mécaniques, une expérience innovatrice qui ne ressemble à rien d’autre et qui saura charmer tous les amateurs de jeux de type action/RPG.
8/10
Banishers: Ghosts of New Eden
Développeur: Don’t Nod
Éditeur: Focus Entertainment
Plateformes: PlayStation 5, Windows, Xbox Series S/X (testé sur PS5)
Jeu disponible en français