Cinq ans (et une pandémie) plus tard, voilà que la série policière True Detective a droit à une quatrième saison, cette fois avec nulle autre que Jodie Foster comme tête d’affiche. Et si l’oeuvre est généralement bien exécutée, la fin va malheureusement laisser un froid sur l’ensemble de la chose.
Dans une ville particulièrement reculée de l’Alaska, alors que les longs mois de nuit quasi permanente débutent, la totalité des chercheurs travaillant depuis de nombreuses années dans une station de recherche disparaissent sans laisser de traces. On finira par découvrir les corps de presque tout le monde à une certaine distance de là, nus, horriblement mutilés et le visage affichant une terreur primale.
Déterminée à tirer tout cela au clair, la cheffe de police de la ville, Liz Danvers (Foster) commencera à faire enquête, dans un contexte où tout le monde semble connaître tout le monde, dans la région. Pire encore, les Blancs sont à couteaux tirés avec la population autochtone du coin (et vice-versa), la mine locale – à la puissance économique gigantesque – joue aussi sur l’échiquier politique et social, et chacun semble avoir au moins un sombre secret bien enfoui.
Et comme si cela ne suffisait pas, Danvers et sa partenaire d’infortune, Evangeline Navarro (Kali Reis), seront apparemment confrontées à quantité de phénomènes surnaturels, des fantômes aux monstres des glaces, entre autres joyeusetés.
S’appuyant sur le modèle de la première saison de la série, où le fantastique occupait une grande place pendant la quasi-totalité des épisodes, cette quatrième déclinaison, intitulée Night Country, mélange folklore occidental et autochtone… parfois jusqu’à l’excès. Aux commandes, la scénariste et réalisatrice Issa Lopez force un peu le trait. Non seulement en ce qui concerne les possibles influences non humaines, mais aussi avec le concept de la chute censée faire peur ou laisser le spectateur dans l’expectative, en attente de l’épisode de la semaine suivante.
De fait, pour créer cette ambiance particulièrement glauque et oppressante, où la nuit est omniprésente, Mme Lopez s’appuie malheureusement sur l’idée que ses personnages principaux, régulièrement assaillis par des visions de toutes sortes, n’oseront jamais briser le silence, même si cela permettrait de faire progresser l’intrigue.
Le procédé est répété si souvent que cela en devient frustrant. Pire encore, après cinq épisodes où l’on alimente justement cette idée que des forces maléfiques échappant largement à notre compréhension, la série se termine avec une explication tout ce qu’il y a de plus logique. Normal, après tout, puisque le surnaturel n’existe pas, mais cela sent malgré tout le tour de magie scénaristique sorti des boules à mites.
Ultimement, True Detective: Night Country est une saison divertissante, et il est franchement agréable de revoir Jodie Foster, même si son personnage est, à l’instar de bien des gens dans cette ville éloignée, renfermé et prompt à s’emporter. La fin semble un peu précipitée, mais pour se changer les idées, ces six épisodes sont tout indiqués.