Sur les musiques bien connues rock, pop très rythmées ou plus douces et mélodieuses de Sting, certaines des paroles de ses chansons résonnent avec le récit présenté dans le ballet Message in A Bottle, présenté dans le cadre de Danse Danse.
Le spectacle est une très grosse production, avec 14 danseurs sur des chorégraphies de Kate Prince, de multiples décors, des effets vidéo très intéressants, de beaux costumes et des éclairages qui se modifient tout au long d’une histoire qu’on suit très bien et qui donne de l’espoir et de l’énergie.
Message In A Bottle, présenté pour la première fois à Londres en 2020, a fait depuis le tour du monde, et il est proposé, lors de cinq représentations, dans la grande salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à Montréal. Comme une bouteille à la mer, le devenir de cette famille de cinq personnes prise sous les feux d’une guerre civile, se termine sans doute avec des épreuves et des pertes douloureuses, mais aussi avec des réenracinements heureux dans des lieux plus cléments.
Dans la foule des danseurs vêtus de couleurs sable qui occupent la scène, cinq se distinguent par leurs vêtements bleu pâle. Il s’agit de la famille dont on va suivre la tranche de vie, un couple et ses trois grands adolescents, deux garçons et une fille.
Aucun lieu n’est précisé pour l’action. S’agit-il du Yémen, du Soudan ou de la Syrie? La liste des guerres civiles meurtrières est longue.
Si les tenues donnent une idée de la situation géographique, certaines chorégraphies puisant dans les danses traditionnelles aident elles aussi à situer le spectacle.
Ultimement, toutefois, le ballet de danse contemporaine est dominé par du Street Dance acrobatique impressionnant qui se marie parfaitement aux nombreuses péripéties que relate le spectacle.
Car ici, même si c’est bien de la danse contemporaine sur la musique de Sting que l’on vient apprécier, la narration est parfaitement limpide et fait état de plusieurs moments bien délimités et clôturés par les chansons elles-mêmes.
Après la cérémonie heureuse du mariage du fils ainé et l’apport de son épouse à la famille, ce sont les ennuis qui commencent. Car les bombes pleuvent et emportent des êtres chers. Des hommes masqués et habillés de noir n’hésitent pas à recourir au viol et à l’enlèvement d’innocents. Aussitôt marié, le fils est ainsi privé de son aimée et démarre alors, pour l’ensemble de la famille – ou ce qu’il en reste –, le long et périlleux voyage vers des terres moins hostiles.
La mise en scène est très bien réalisée, et grâce à quelques accessoires et de très beaux effets vidéos, on se retrouve en mer sur des radeaux de fortune et sous la dépendance de passeurs sans scrupules.
On suivra ainsi les protagonistes jusqu’au bout de leur difficile voyage et leur retour à la vie. Les chorégraphies sont magnifiques. Beaucoup de danses coordonnées, d’acrobaties Hip-Hop de haute voltige, entrecoupées de restes de danses collectives traditionnelles. Les artistes sur scène sont incroyables et réalisent leurs performances avec un sourire qui pourrait faire croire à de la facilité.
Jusqu’à la fin du spectacle d’une durée de presque deux heures (avec un petit entracte), tous se donnent à fond et offrent même une sorte de retour généreux, au moment des applaudissements.
Message in A Bottle
Une production de Sadler’s Wells et Universal Musique UK
Avec ZooNation : The Kate Prince Company
Interprètes : Oliver Andrews, Lindon Barr, Deavion Brown, David Cottle, Harrison Dowzell, Nestor Garcia Gonzalez, Natasha Gooden, Lizzie Gough, Megan Ingram, Ajani Johnson Goffe, Daniella May, Dylan Mayoral, Serena McCall, Lukas McFarlane, Nethra Menon, Robbie Ordona, Lara Renaud, Hannah Sandilands, Jessey Stol, Steven Thompson, Gavin Vincent et Malachi Welsh.
Direction et chorégraphie : Kate Prince
Musique et paroles : Sting
Du 12 au 16 mars 2024, Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts