Qui l’aurait cru? Qui aurait pu penser que l’un des premiers candidats au poste de jeu de l’année serait un… jeu de poker mâtiné d’éléments roguelike? Et pourtant, en débarquant en version 1.0 après une longue période de disponibilité de sa démo, Balatro surprend, étonne, renverse et séduit.
Oui, vous avez bien lu: un jeu de poker intégrant un aspect roguelike; les développeurs de chez LocalThunk se sont clairement bien amusés en concevant ce bijou à la fois absolument simple et parfois franchement complexe. L’idée est simple: cumuler le plus de points possible pour atteindre ou dépasser les objectifs de chaque niveau, en réalisant des combinaisons de cartes à jouer.
Déjà, les amateurs de poker seront en terrain plus que connu: chaque combinaison, de la carte haute à la quinte flush royale, peut être utilisée, du moment que l’on dispose bien sûr des cartes nécessaires. Une fois une main « validée », la valeur des cartes bénéficiera d’un effet multiplicateur et d’un boni de points correspondant à l’importance de la main en question. Par exemple, deux paires vaudront moins cher qu’un carré d’as.
Là où les choses vont se compliquer, pour le plus grand plaisir des joueurs, c’est que Balatro s’articule autour de cartes apportant des modifications parfois complètement loufoques au jeu.
Ces cartes, réparties en trois catégories (cartes de tarot, cartes de planètes et jokers) auront donc une influence sur le déroulement du jeu, évidemment dans le but d’améliorer son pointage à la fin d’une main. En fonction de ce que l’on pigera (ou que l’on achètera au magasin, entre deux rondes), il sera donc possible de cumuler rapidement des points. Et en modifiant sa pioche, la seule limite est notre imagination… ou le facteur aléatoire du jeu.
Modifier sa pioche? Eh oui! Balatro nous donne la possibilité, en fonction des cartes spéciales pigées ou achetées, de transformer son paquet pour maximiser ses chances, par exemple, de réaliser des carrés d’as, des brelans, etc. Il est même possible d’aller jusqu’à créer des mains qui n’existent pas au « vrai » poker, comme cinq cartes de la même couleur.
De l’utilité du joker (avec un j minuscule)
Et tout cela, c’est sans compter ces fameux jokers, le coeur du jeu, dont l’impact peut aller de l’ajout simple d’un nombre fixe de points de base, avant l’ajout des multiplicateurs, à des effets démesurés si l’on joue un nombre spécifique de cartes. Qui aurait cru, par exemple, qu’il serait possible, dans Balatro, de récolter plus de points en jouant moins de cartes, ou des cartes à la valeur plus faible?
Le véritable plaisir, le côté exploratoire et partiellement déjanté du jeu, consiste évidemment à multiplier les combinaisons de jokers et de cartes spéciales; oui, il est possible que l’aspect aléatoire du jeu vienne parfois nous nuire. Mais non seulement est-il facile de recommencer rapidement une partie, mais il y a tellement d’opportunités diverses qu’il est impensable de ne pas devenir accro.
Avec quelque 150 jokers à débloquer, sans compter les autres cartes spéciales, il est clair que le potentiel de rejouabilité est quasi infini.
Si Balatro peut sembler peu digeste au premier abord, il n’en est rien: que l’on soit passionné de poker ou complètement néophyte, ce jeu est un bijou qui peut tout à fait créer une dépendance. Qui a besoin de visuels époustouflants et de centaines de gigaoctets d’espace de disque dur quand on peut s’amuser follement pendant des heures, avec à peine 62 mégaoctets de données?
Balatro
Développeur: LocalThunk
Éditeur: Playstack
Plateformes: Nintendo Switch, Playstation 4 et 5, Xbox One et Series, Windows (testé sur Windows/Steam)
Jeu disponible en français