Présentée en première cette semaine à l’Usine C, Darkmatter, la performance offerte par Camilo Mejia Cortés et Cherish Menzo, laisse nos esprits sonnés. C’est un bal de la survie entre deux créatures prises dans un monde sans couleurs, sans autre vie que leur souffle.
Œuvre révélatrice des ténèbres contemporains, de la crainte de demain, chaque artiste se prête à une danse déconstruite exigeante s’apparentant à celle de morts-vivants, entonnant des airs hip hop comme seul mode d’expression orale. ’’Come as you are”, ’’Why wear a mask?” The future is for ghosts! ”Homeless… Careless” : leurs messages épousent tour à tour la quête souveraine ébène, rappelant par moment le ”I have a dream” de Martin Luther King
Au-delà de la vision apocalyptique d’un futur inquiétant où les forces de résilience devront être décuplées – quitte à se mouvoir sur des plateformes cuir et à s’affaler sur des liquides visqueux ici et là – la chorégraphe et danseuse néerlandaise libère par son art toute tension de l’être, tout tabou en nous éclaboussant de son génie subversif et de son rire aux dents métalliques.
Un moment décapant du Mois de l’Histoire des Noirs.