L’avenir s’annonce-t-il radieux pour des services de diffusion de l’information en ligne? Selon une nouvelle enquête de l’Académie de la transformation numérique (ATN), c’est la moitié des internautes québécois qui se disent intéressés à utiliser « un nouveau réseau social de type public, indépendant et avec des algorithmes définis selon des règles éthiques de haut niveau qui ferait circuler l’information tout en versant des redevances à tous les médias ».
Le coup de sonde en question, dont les résultats ont été rendus publics plus tôt cette semaine, précise aussi qu’environ un adulte québécois sur trois (29 %) a dû changer ses habitudes de consommation d’informations sur les réseaux sociaux, à la suite du blocage, depuis août, de la grande majorité des nouvelles sur les deux plus importantes plateformes de Meta, soit Facebook et Instagram.
Des habitudes qui ont été changées, oui, mais jusqu’à un certain point: si à peine 14 % des répondants disent maintenant se tourner vers la presse écrite, comparativement à 22 % l’an dernier, par exemple, et que le recours aux réseaux sociaux est passé de 42 à 38 % des participants, toujours en un an, certaines choses ne changent pas.
Ainsi, la télévision demeure la principale source d’information au Québec, 61 % des répondants disant s’y fier pour se tenir au courant de l’actualité. Cette proportion est toutefois en recul de sept points de pourcentage.
La radio, elle perd un point de pourcentage, 35 % des personnes consultées disant syntoniser une station pour y capter un bulletin de nouvelles, contre 36 % en 2022.
Fait étonnant, 40 % des participants disent consulter des sites web offrant du contenu d’information, une progression de 4 points de pourcentage comparativement à l’an dernier. Est-ce à dire que les nombreux appels lancés par les médias, notamment depuis le blocage des nouvelles par Meta, pour se tourner vers la source de l’information, auraient porté leurs fruits?
Paradoxalement, on passe plus de temps à fréquenter X, Facebook, YouTube et consorts, selon l’enquête de l’ATN, qui fait état d’une croissance de la proportion de gens qui passent de trois à six heures, chaque jour, sur ces plateformes, soit 27 % des internautes interrogés, par rapport à 19 % l’année précédente. Et la proportion de personnes qui s’y branchent pendant une période variant de une a trois heures, elle, a diminué, passant de 48 à 39 %.
Au total, l’internaute québécois moyen passera 2h56 sur ces réseaux, contre 2h50 un an auparavant.
Un nouveau réseau social?
Devant le blocage de Meta, ou encore devant le lent déclin de X, la moitié des adultes québécois se disent favorables à l’émergence d’une nouvelle plateforme publique; chez les internautes seulement, cet intérêt passe à 57 %.
Cette proportion passe même à 66 % chez les 18 à 34 ans.
L’enquête ne donne toutefois pas de détails sur la façon dont fonctionnerait ce nouveau réseau social, « avec des algorithmes définis en vertu de règles éthiques de haut niveau » – on n’évoque d’ailleurs aucun mode de fonctionnement précis, pas plus qu’on ne définit ces « règles éthiques de haut niveau ».
On ne donne aucune précision, non plus, sur la façon dont cette plateforme parviendrait à se financer, ni comment les revenus seraient répartis entre les gens qui y publieraient des contenus d’actualité.
Enfin, moins du tiers des personnes interrogées (26 %) ont indiqué, l’an dernier, qu’elles payaient pour accéder à des nouvelles ou des actualités en ligne.