Une autre façon d’aborder la déception que représentent les consensus mous qui se dégagent des rencontres annuelles sur le climat, est d’analyser le choix des verbes. On y trouve beaucoup de constats, mais peu d’appels à l’action.
Dans la troisième version du texte final de la COP28 qui avait été déposée le 8 décembre (une quatrième a été déposée le 11 décembre), le verbe « noter » était le plus fréquemment utilisé (46 fois), comme dans « nous prenons note » de tel rapport de synthèse ou « nous prenons note avec une inquiétude significative » que les « trajectoires d’émissions globales de gaz à effet de serre ne sont pas encore en phase avec les cibles de températures de l’Accord de Paris ».
Suivaient dans la liste « reconnaître » (43 fois), « encourager » (32) et « rappeler » (25). La compilation a été réalisée en fin de semaine par le journaliste Simon Evans, de Carbon Brief.
Dans la troisième version du texte final de la COP28 qui avait été déposée le 8 décembre (une quatrième a été déposée le 11 décembre), le verbe « noter » était le plus fréquemment utilisé (46 fois), comme dans « nous prenons note » de tel rapport de synthèse ou « nous prenons note avec une inquiétude significative » que les « trajectoires d’émissions globales de gaz à effet de serre ne sont pas encore en phase avec les cibles de températures de l’Accord de Paris ».
Suivaient dans la liste « reconnaître » (43 fois), « encourager » (32) et « rappeler » (25). La compilation a été réalisée en fin de semaine par le journaliste Simon Evans, de Carbon Brief.
Les deux premiers verbes d’action arrivaient en 7e et 8e places, et il s’agissait de « inviter » (18 fois) et « demander » (16), comme dans « il est demandé aux parties » signataires de l’Accord de Paris « qui ne l’ont pas encore fait de réviser et renforcer leurs cibles de 2030 ». Ou bien les parties sont « invitées à déployer » des « mesures d’adaptation et de résilience » pour protéger les communautés côtières.
Un verbe d’action plus fort arrivait finalement en 9e place: « exhorter » (13). Comme dans « les parties qui ne l’ont pas encore fait sont exhortées » à soumettre leurs stratégies de réduction des gaz à effet de serre à long terme en vue d’atteindre la carboneutralité en 2050.
D’autres analyses du vocabulaire sont tout aussi révélatrices des malaises qui habitent les États pétroliers depuis les débuts de ces négociations il y a 31 ans et les ont influencées cette année encore. Ainsi, sur les 11 000 mots de la 4e version du texte final de la COP28, « carburants fossiles » ne revenait que 3 fois —toutes trois dans le paragraphe hautement contesté qui stipulait que les parties « pourraient », à leur convenance, choisir des actions qui inclueraient, entre autres, une réduction des carburants fossiles.
Le mot « charbon » apparaissait deux fois, dans le même paragraphe, et les mots « pétrole » et « gaz » n’apparaissaient nulle part dans l’ensemble du document.