Tout semble petit, chez le Pixel 8, le dernier-né de la gamme de téléphones intelligents de chez Google. mais cette apparence est trompeuse, et les ingénieurs du géant américain ont réussi à intégrer plusieurs améliorations intéressantes… tout en oubliant de régler quelques bogues.
Tout semble petit, donc? C’est que, forcément, avec un appareil à 6,2 pouces de diagonale, soit même un peu plus petit que son prédécesseur, le Pixel 7, Google semble avoir donné dans la simplicité. Et qui dit plus petite taille d’écran dit aussi clavier de taille réduite. Suffisamment réduite, par exemple par rapport au gigantesque Pixel 7 Pro, qui faisait l’objet d’une évaluation en octobre de l’an dernier, qu’il faudra réapprendre, pendant un certain temps, à appuyer sur les bonnes touches du clavier virtuel.
La chose n’est pas catastrophique, certes, mais l’inconvénient mineur est là. Inconvénient mineur, aussi, que cet étrange ralentissement parfois observé lorsque l’on déverrouille l’écran. Mais puisque ce problème avait également été observé sur le Pixel 7 Pro, il faut peut-être regarder du côté du système d’exploitation, Android 14, pour expliquer ces quelques secondes parfois passées à attendre que l’application souhaitée s’affiche à l’écran.
La question de la taille du téléphone joue, quelque peu paradoxalement, en faveur du Pixel 8. Après tout, qui dit appareil moins gigantesque dit aussi plus grande facilité de transport dans une poche arrière, par exemple. Et puisque la différence avec le Pixel 7 n’est pas trop importante pour vraiment poser problème, on se fait rapidement à cette légère diminution.
Show me the money!
Mais ce qui intéresse sans doute davantage les acheteurs potentiels, c’est ce qui se trouve à l’intérieur de cette coque en métal brossé. Et sans surprise, Google poursuit sa lente évolution vers des systèmes et des accessoires plus performants et utiles. L’appareil photo, qui se décline à nouveau en trois lentilles (deux à l’arrière, de 50 mégapixels et 12 mégapixels pour les clichés ultralarges, respectivement, et une lentille frontale de 10,5 mégapixels), est encore plus efficace pour prendre rapidement de bons, voire de très bons clichés.
La caméra serait-elle, en fait, un peu plus nerveuse que sur le Pixel 7? Quoi qu’il en soit, les capacités de photographie, d’abord, mais aussi de traitement d’image, ensuite, permettent de nouveau à Google de se distinguer de ses concurrents: le niveau de détail est bien souvent spectaculaire, y compris pour des photos prises de face en mode portrait, par exemple.
Là où ces tours de passe-passe technologiques sont devenus monnaie courante, avec les années, la possibilité de s’appuyer sur des outils d’intelligence artificielle pour procéder à des modifications plus importantes peut susciter quelques interrogations. Non pas que ces méthodes soient inefficaces; leur fonctionnement est suffisamment bon pour être utile. Mais on sent un peu qu’à force de nous permettre de transformer profondément les photos que l’on prend, y compris en allant jusqu’à carrément déplacer une personne dans un paysage, par exemple, on se rapproche toujours un peu plus de la désinformation et de la manipulation.
Oui, évidemment, les faussaires et autres désinformateurs n’ont jamais attendu la sortie du Pixel 8 pour créer de faux montages… Mais faut-il pour autant donner aisément accès à ce genre de méthodes?
Parlant de création d’images, et puisque l’IA est à la mode, le Pixel 8 est notamment équipé d’un système de génération de fond d’écran: il suffit de sélectionner certains critères, notamment un style visuel, et l’ordinateur fait le reste, avec des résultats intéressants.
Par contre, combien de gens changent-ils régulièrement leur fond d’écran? Surtout dans un contexte où, lorsque le téléphone n’est pas dans une poche, un sac à main, ou l’écran tourné vers une surface pour ne pas être dérangé, une ou plusieurs applications seront ouvertes, cachant de toute façon cette image de synthèse? Pourquoi consacrer du temps et de l’argent à offrir cette option?
Transporter son écosystème
Mieux vaudra, en fait, se concentrer sur le nerf de la guerre… Sur cet écran plus brillant, sur cette capacité de tourner des vidéos allant jusqu’à la qualité 4K, et en 60 images par seconde, s’il vous plaît! Ou encore sur cette transition toujours plus facile lorsque vient le temps de passer d’un appareil Android à un autre.
Bien entendu, le fait de passer d’un modèle de Pixel à un autre rend les choses plus aisées, mais il suffit de quelques minutes à peine pour se retrouver en terrain connu, avec nos photos, notre musique, nos messages SMS… Et nos applications, bien sûr. Oui, la plupart d’entre elles nécessiteront que l’on se connecte de nouveau, mais si Google continue d’améliorer cette question du legs numérique, de cet environnement que l’on traîne avec soi, il est aussi tout à fait logique de ne pas stocker les identifiants et les mots de passe de chaque application dans un environnement centralisé. Un piratage est si vite arrivé…
Pour les nouveaux arrivants dans l’environnement des téléphones Pixel, il faudra peut-être un temps d’adaptation. Et encore plus si l’on débarque soudainement chez Android en général. Mais les systèmes sont heureusement de plus en plus simples, même si leurs fonctionnalités se multiplient.
Est-ce que le Pixel 8 est un bon, voire un très bon téléphone? Absolument; on a toujours un peu plus l’impression que l’appareil, avec sa facilité d’utilisation, est une extension de soi. Faut-il impérativement se procurer cette nouvelle déclinaison si l’on possède déjà un Pixel 7? Pas vraiment. Surtout au prix où ces appareils se vendent. Mais il est clair que l’équipe chez Google, malgré quelques ajouts moins utiles, cherche toujours à offrir un téléphone qui accomplit très bien les tâches de tous les jours, et même plus. Que demander de mieux?