La mortalité est en hausse, au Canada, bondissant de plus de 7 % entre 2021 et 2022, révèle une nouvelle note d’information publiée lundi par Statistique Canada. L’agence fédérale précise par ailleurs que le nombre de décès attribuable à la pandémie a atteint un pic, l’an dernier, deux ans après l’éclatement de la crise de santé publique.
Selon les données fédérales, plus de 334 600 Canadiens sont morts, l’an dernier, ce qui représente une hausse de 7,3 % comparativement à l’année précédente, une augmentation qui a été constatée sur l’ensemble du territoire national, à l’exception du Nunavut.
Ce phénomène a entraîné une nouvelle diminution de l’espérance de vie, la troisième en autant d’années. En 2022, d’ailleurs, ce recul (-0,3 année, en moyenne) est plus important que celui constaté en 2021 (-0,1 année), mais correspond à seulement la moitié de ce qui avait été recensé entre 2019 et 2020, où l’espérance de vie avait diminué de 0,6 année.
Désormais, l’espérance de vie du Canadien moyen est de 81,6 ans, indique Statistique Canada.
Cette baisse s’est surtout concentrée au Québec, en Ontario, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, au Manitoba et à Terre-Neuve-et-Labrador, alors qu’elle est largement demeurée inchangée en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, après un recul important dans ces provinces entre 2020 et 2021.
Le cancer, l’un des principaux facteurs de mortalité
Même si la COVID-19 a entraîné un « nombre record » de décès, entre 2021 et 2022, ce sont les cas de cancer et de maladie cardiovasculaire qui ont emporté le plus de Canadiens, mentionne la note d’information.
« Ils ont représenté 41,8 % des décès en 2022. En 2021, le cancer et les maladies cardiovasculaires représentaient 44,3 % de tous les décès », précise l’agence fédérale.
« Les autres causes de décès figurant parmi les 10 principales causes de décès en 2022 étaient la COVID-19, les accidents (blessures non intentionnelles), les maladies cérébrovasculaires (accidents vasculaires cérébraux), les maladies chroniques des voies respiratoires inférieures, le diabète sucré, l’influenza et la pneumonie, la maladie d’Alzheimer, et les maladies du foie (maladie chronique et cirrhose du foie). »
Au total, l’an dernier, près de 230 000 décès étaient attribuables aux 10 principales causes de décès, soit plus de deux morts sur trois.
La COVID-19 frappe fort
L’an dernier, les autorités sanitaires ont dénombré environ 5000 décès de plus, des suites de la COVID-19, que ce qui avait été recensé en 2021, soit près de 20 000 morts, contre environ 15 000 l’année précédente.
« Il s’agit du plus grand nombre de décès enregistré depuis le début de la pandémie. Cette augmentation peut être en partie attribuable à l’exposition à de nouveaux variants de la COVID-19 hautement transmissibles et au retour progressif à la normale (p. ex. restrictions réduites et exigences relatives au port du masque) », mentionne encore Statistique Canada.
De ce nombre, la quasi-totalité (91,4 %) des victimes étaient âgées de 65 ans et plus, « ce qui s’approche des niveaux observés au début de la pandémie ». Cette hausse était particulièrement significative chez les 80 ans et plus, chez qui l’on a recensé plus des trois quarts (78,2 %) des morts liées à la maladie.
Enfin, d’autres maladies respiratoires, soit la grippe et la pneumonie, ont elles aussi fait alourdir le bilan des décès, en 2022. Le nombre de morts qui y sont imputables ont ainsi fortement augmenté de 45 %, passant de 4115 décès, en 2021, à 5985, en 2022.