Le 17 novembre, la température moyenne de la planète a pour la première fois mis un pied au-delà du fameux seuil des 2 degrés Celsius d’augmentation par rapport à l’ère d’avant la Révolution industrielle. Et à nouveau le 18 novembre.
Ça reste un dépassement qualifié de « temporaire ». Toutes les discussions de la dernière décennie sur la nécessité « d’éviter de dépasser le seuil des 2 degrés » —un engagement également inscrit dans l’Accord de Paris, en 2015— font référence à la moyenne annuelle des températures, et non la moyenne quotidienne. Pour l’instant, cette moyenne annuelle est à 1,2 degré au-dessus de la moyenne des années 1850 à 1900.
Il reste donc une marge de manoeuvre: si la tendance se maintient, la barre du 1,5 degré — que les pays signataires de l’Accord de Paris s’étaient également engagés à tenter de ne pas dépasser — sera franchie au début des années 2030 et celle des 2 degrés, dans la deuxième moitié du siècle. Selon les plus récentes estimations, qui sont basées sur les promesses de réduction des gaz à effet de serre des différents pays (en anglais, Nationally Determined Contributions), le réchauffement se situerait entre 2,5 et 2,9 degrés à la fin du siècle si tous les pays respectent leurs promesses.
Les mesures des 17 et 18 novembre proviennent du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (en anglais, ECMWF), qui dépend de l’Union européenne et chez qui a été créé le consortium Copernicus d’étude du climat. « Notre meilleure estimation est qu’il s’agissait de la première journée où la température globale était de plus de 2 degrés Celsius au-dessus de 1850-1900 » a déclaré sur X (anciennement Twitter) la directrice du service Copernicus, Samantha Burgess.
L’ECMWF publie un suivi quotidien des « anomalies » des températures du sol et de l’air. Le 17 novembre, « l’anomalie » était plus précisément à 2,07 degrés au-dessus du « point de référence » qu’est la période 1850-1900. Et le 18 novembre, à 2,08 degrés. Les données d’une journée sont publiées le surlendemain, mais elles sont considérées comme « provisoires » tant qu’elles n’ont pas été confirmées par une seconde analyse.
Rappelons que si la tendance se maintient, l’année 2023 sera la plus chaude depuis que de telles mesures sont prises (battant le record de 2016), mais aussi, selon toute probabilité, depuis au moins 100 000 ans. Et la température mondiale de chaque mois, depuis le mois de mai, a battu des records.