Environ le tiers des jeunes adultes américains, entre 18 et 30 ans, se tournent maintenant « régulièrement » vers la plateforme TikTok, propriété du Chinois ByteDance, pour obtenir des informations, révèle une enquête du Pew Research Center.
Cette tendance, écrivent les auteurs de l’étude, s’inscrit en faux par rapport à la consommation d’informations sur d’autres plateformes numériques, ces dernières années. Une tendance qui pourrait aussi trouver écho au Canada, en raison du blocage des nouvelles sur Facebook et Instagram.
Selon le coup de sonde chez l’Oncle Sam, en trois ans à peine, la proportion d’adultes américains, tous âges confondus, qui se tournent régulièrement vers la plateforme de diffusion de vidéos pour trouver des nouvelles a plus que quadruplé, passant de 3 %, en 2020, à 14 %, en 2023.
Chez les 18 à 29 ans, cette proportion a un peu plus que triplé pendant la période examinée, en passant de 9 à 32 % d’entre eux qui s’informent régulièrement sur ce service. Ce taux diminue de moitié chez les 30 à 49 ans, pour ensuite tomber à 7 %, chez les 50 à 64 ans, et à seulement 3 % chez les 65 ans et plus.
Et chez les utilisateurs de TikTok, plus spécifiquement, la proportion de gens qui y trouvent leur compte en matière de journalisme est encore plus importante: c’est plus de 4 utilisateurs sur 10 (43 %) qui s’y informent régulièrement, alors que l’an dernier, ce taux était de 33 %. De fait, indique le Pew Research Center, les utilisateurs de TikTok sont aussi nombreux, toutes proportions gardées, que les abonnés de Facebook à se tourner vers leur plateforme respective pour s’informer.
Cependant, Twitter conserve la palme de la plateforme numérique la plus utilisée pour trouver des informations. Et ce, malgré les déboires survenus depuis le rachat de se servir par Elon Musk, il y a maintenant plus d’un an.
Cette nouvelle enquête risque fort de conforter les médias, petit et grands, dans l’idée que TikTok est maintenant une avenue nécessaire pour rejoindre une bonne partie du public qui se désintéresse habituellement des médias traditionnels.
La question des revenus publicitaires, qui est déjà au coeur des tensions entre les différentes plateformes et les médias qui y diffusent des contenus, n’est toutefois pas nécessairement plus claire sur ce service, à l’instar de Facebook, Instagram, Twitter et consorts.