Paru il y a déjà cinq ans, le premier Spider-Man a remporté un immense succès auprès des joueurs. Les attentes étaient donc très élevées pour cette suite, mais le développeur Insomniac ne déçoit vraiment pas avec ce second opus, qui raffine plusieurs aspects sans dénaturer la formule, et s’inscrit parmi les meilleurs jeux de l’année.
Comme il n’est pas la suite d’un seul titre, mais bien de deux, Spider-Man 2 offre un résumé du premier Spider-Man et de Spider-Man: Miles Morales pour ceux ne les ayant pas joués ou qui auraient besoin de se rafraîchir la mémoire. Dès les toutes premières minutes, on est plongé dans une scène d’action digne d’un blockbuster hollywoodien alors qu’on prend part à une bataille absolument spectaculaire et grandiose. Mettant en vedette Kraven le chasseur, qui débarque à New York à la recherche de proies à sa mesure, et la contamination de Peter Parker par une substance mystérieuse lui accordant des pouvoirs encore plus grands que ceux qu’il possède déjà, le reste de la campagne, qui dure une trentaine d’heures, ne laisse pas à désirer non plus.
Pour cette suite tant attendue, les studios Insomniac ont carrément doublé la mise, en nous donnant la possibilité de jouer deux Spider-Man plutôt qu’un seul. À l’exception de certaines missions, qui nécessitent un personnage spécifique, on peut alterner en tout temps entre Peter Parker et Miles Morales selon nos préférences et l’humeur du moment. Chaque héros possède une façon bien à lui de se battre, des pouvoirs distincts, et dispose de son propre arbre de compétences avec des talents que l’on peut débloquer à mesure que l’on acquiert de l’expérience et qu’on monte de niveau. On compte également un arbre de compétences commun, où les habiletés débloquées sont attribuées aux deux tisseurs simultanément.
Les combats dans Spider-Man 2 sont toujours aussi fluides, et j’oserais même dire élégants. Au-delà de simplement asséner des coups de poing, de bloquer et d’esquiver, on a accès à une grande variété de combos, ainsi qu’à des coups dévastateurs une fois que notre barre de concentration est remplie. On peut utiliser sa toile pour se projeter sur un ennemi à distance, pour le saisir et le faire virevolter dans les airs, pour emprisonner un adversaire et le coller contre une surface, ou pour balancer des objets du mobilier urbain contre ceux qui nous attaquent. Une fois que l’on acquiert les pouvoirs du costume noir de Symbiote vers le milieu de la campagne, les affrontements deviennent encore plus viscéraux.
Le terrain de jeu est deux fois plus gros cette fois-ci que dans le premier volet, et comprend quatorze districts. Il est toujours aussi grisant de déplacer dans New York en se balançant au bout de sa toile, mais Spider-Man 2 apporte une nouveauté, sous la forme de petites ailes intégrées aux costumes des deux hommes-araignée les transformant en wingsuits. Des corridors de vent, présentés sous la forme de cercles dans les airs, nous font prendre de l’altitude et parcourir de plus longues distances en planant. Afin de faciliter les missions d’infiltration, les développeurs ont aussi ajouté la possibilité de tendre un filin en hauteur là où on le souhaite, ce qui permet d’être discret et d’enchaîner les pièges sans se faire remarquer dans les lieux remplis d’ennemis armés jusqu’aux dents.
Monde ouvert oblige, on trouve une douzaine d’activités secondaires différentes dans Spider-Man 2, comme prendre des photos des lieux iconiques de la ville ou de moments spontanés montrant son âme, stopper des crimes en cours, répondre aux demandes d’aide des citoyens sur l’application pour téléphones intelligents, mener des expériences scientifiques, contrecarrer les plans diaboliques de la secte du feu, trouver les caches de technologies du Prowler, l’oncle de Miles, ou se mesurer à des ennemis virtuels dans les Mysteriums. Il y a également des objets à collectionner, comme des cristaux contenant les souvenirs de Flint Marko, alias Sandman, ou des araignées robotiques. En plus de l’expérience, toutes ces quêtes secondaires nous récompensent avec des ressources permettant d’améliorer nos gadgets et nos costumes.
Histoire de personnaliser Peter Parker et Miles Morales selon les goûts de chacun, on ne compte pas moins de soixante-dix-huit costumes différents, inspirés pour la plupart des comics de Marvel et des nombreux films mettant en vedette les deux hommes-araignée. On apprécie que ceux-ci s’achètent avec la monnaie du jeu plutôt que d’avoir succombé à la tentation des microtransactions. Au-delà du simple aspect cosmétique, on compte une autre nouveauté sous la forme des « composants de tenue », des mises à jour qui, une fois acquises, améliorent notre santé, les dégâts que l’on inflige, notre vitesse ou notre concentration, et qui s’appliquent à toutes les tenues une fois débloqués, ce qui ajoute une petite touche de RPG à l’expérience.
Comme c’est de plus en plus la norme avec les jeux de cette génération, Spider-Man 2 offre le choix entre deux modes, l’un favorisant la fidélité graphique avec une résolution 4K et l’autre privilégiant la performance, dont les rendus atteignent 60 images par seconde. Dans les deux cas, les visuels sont absolument époustouflants, et constituent un progrès manifeste par rapport au premier opus, grâce notamment à l’utilisation du ray-tracing. L’expérience n’est pas parfaite, et j’ai rencontré quelques bogues. Lors d’une mission à bord d’un bateau en train de couler par exemple, j’ai perdu le contrôle de Miles, qui s’est mis à tourner en rond sur lui-même, et j’ai dû recharger le dernier point de sauvegarde, mais dans l’ensemble, le titre tourne assez rondement.
Alors que les propriétaires de Xbox n’ont pas particulièrement été choyés cette année en termes d’exclusivités, c’est tout le contraire du côté de la console de Sony, et avec Spider-Man 2, la plateforme frappe un grand coup en offrant un titre qui justifie, à lui seul, l’achat d’une PS5.
9/10
Spider-Man 2
Développeur : Insomniac Games
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Plateformes : Exclusivité PS5