Mascarades, de la chorégraphe Katia-Marie Germain, était présentée du 15 au 18 novembre, à l’Agora de la danse avec les interprètes Elisa Barrat, Madeleine Bellefeuille, Jasmine Bouchard, Julianne Decerf, Luce Lainé et Caroline Mants. Mentionnons tout de suite les éclairages ingénieux de Stéphane Ménigot.
Au début était le néant. Une scène déserte, plongée dans la pénombre, peu à peu habitée par six personnages. Six femmes qui prennent place lentement, très lentement, une à la fois. Cette lenteur, alliée à une musique plutôt lancinante, crée une sorte d’attente : on se met à espérer qu’il se passe quelque chose. Et voilà que chacun des personnages se met en lumière, littéralement, et commence à se montrer, à se dévoiler, à peine.
Une fois les présentations faites, si on peut le dire ainsi, apparaissent les prémisses de duos, de relations à deux. Toujours aussi minimaliste, le mouvement est répétitif et sa signification demeure obscure malgré les savants jeux d’éclairage. S’agit-il d’une quête de soi à travers le miroir de l’autre, de l’émancipation d’êtres longtemps brimés, ou de la venue au monde d’un idéal rêvé? Jusque-là, nous pouvions encore accorder le bénéfice du doute à la chorégraphe.
Mais le fil s’est rompu dès l’apparition d’une série de portraits de groupe, autour d’une table de salle à manger. Images léchées, venues de nulle part, sans aucun lien avec ce qui s’était déroulé auparavant. Hélas, on ne s’est pas arrêté là. Le récit s’est à nouveau présenté au spectateur sous forme de duos pour enfin se terminer dans un chaos total, une débauche de soli répétitifs et d’accessoires répandus sur le sol.
Il est très difficile dans ce contexte de qualifier le travail des interprètes, l’œuvre ne leur offrant pas vraiment l’occasion de montrer l’étendue de leurs talents. Voilà une sortie à oublier.