Il faudrait que ce journaliste cesse d’accepter des codes pour des jeux qui s’inspirent de Vampire Survivors: non pas que le résultat soit constamment négatif, comme peut en témoigner le fantastique Death Must Die, mais on tombe aussi sur des cas comme celui de Mercenaries of the Kingdom: First Blood, où on constate, après 30 minutes passées à tourner en rond, qu’on est en train de profondément s’ennuyer.
Et pourtant, l’idée de base n’est pas mauvaise: face à des hordes d’ennemis, notre survie ne dépendra pas uniquement d’un seul personnage devenant surpuissant, mais plutôt de ce qui est appelé à devenir une petite armée, chacun avec son équipement et, pourquoi pas, sa spécialisation.
Développé et publié par Insane Dreamers, MOTK: FB (cela vaut cher au Scrabble), disponible en accès anticipé depuis le début d’octobre, nous met immédiatement en garde, en indiquant que le mode campagne, celui qui comprendra la progression la plus poussée et les armes les plus puissantes, n’est pas encore disponible; qu’à cela ne tienne, il est possible de sauter dans le mode « partie rapide ».
Sauf qu’étrangement, ce type de partie est tout sauf rapide. Bien sûr, nous sommes appelés à tuer de plus en plus de méchants, méchants qui sont de plus en plus puissants. Bien sûr, nous récupérons des armes et de l’équipement de plus en plus efficaces. Mais il n’y a pas de méta objectif, pas de grand méchant après 30 minutes… Seulement des allers et retours entre diverses boutiques, réparties un peu au hasard sur un grand niveau, qui vendent chacune différents items, des potions aux armures, en passant par les montures qui nous permettront d’aller plus vite.
Et en un sens, cette variation offerte par le jeu est intéressante: on se croirait à mi-chemin entre Mount and Blade et Vampire Survivors. Surtout que pour augmenter la taille de notre armée, il faut nous-même recruter des combattants, combattants qui coûteront de plus en plus cher. Pour les équiper, il faudra passer au(x) magasin(s), ou encore acheter des caisses d’équipement, elles aussi de plus plus chères.
L’idée est plaisante pendant les premières minutes du jeu, mais rapidement, on vient à se demander ce que l’on fait là. Tout d’abord, impossible de savoir si nous causons des dégâts importants aux ennemis, ou s’il faut plutôt les user pendant de longs moments avant d’en triompher, puisqu’aucune barre de vie ne s’affiche au-dessus (ou au-dessous) des monstres.
Cette même absence de rétroaction est aussi présente pour les personnages contrôlés par le joueur; ceux-ci ont bien une jauge de points de vie, mais on dirait qu’il ne s’agit que de nombres affichés à l’écran. Éventuellement, si l’un des membres de notre groupe encaisse trop de coups, le contenu d’une potion de santé sera utilisé. Et c’est tout.
Le jeu s’articule donc autour de la nécessité d’acheter suffisamment de potions pour rester en vie, tout en tuant suffisamment de monstres pour récupérer de l’argent servant à… acheter des potions de vie. Et si, comme ce journaliste, on trouve une « arme » permettant de soigner nos soldats à intervalles réguliers, la partie est quasiment gagnée d’avance. Mais voilà, cette partie n’aura jamais de fin. Et à l’exception du chemin à parcourir entre les différentes échoppes, il n’y aucun endroit spécifique à visiter, non plus.
Sympathique pendant quelques minutes, puis rapidement abrutissant et de moins en moins intéressant, Mercenaries of the Kingdom: First Blood est beaucoup trop ambitieux pour son propre bien. Il faudra certainement attendre une future version plus complète. Ou encore jouer à autre chose.
Mercenaries of the Kingdom: First Blood
Développeur et éditeur: Insane Dreamers
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu non disponible en français