Finie, cette alternance entre démocrates et républicains? S’il faut en croire un récent coup de sonde du Pew Research Center, cette transformation majeure du paysage politique américain obtient l’appui des adultes âgés de moins de 50 ans, alors que les membres du troisième âge n’appuient cette idée qu’à environ 50 %.
Mais entre appuyer l’apparition de nouveaux partis qui viendraient chambouler l’équilibre politique au pays de l’Oncle Sam et estimer que cela serait une bonne chose, il semble y avoir bien loin de la coupe aux lèvres. Si 68 % des répondants souhaitent peu ou grandement une multiplication des formations politiques, à peine 26 % des participants estiment que ce changement permettrait de régler davantage de problèmes aux États-Unis, contre 24 % qui sont de l’avis contraire.
Qu’à cela ne tienne, briser l’oligopole politique en place depus belle lurette intéresse modérément ou largement 79 % des adultes âgés de 18 à 29 ans. Et cette tendance est aussi plus forte chez les partisans des démocrates (74 % un peu et largement intéressés) que chez les républicains. À noter que chez ces derniers, toutefois, le taux d’appui moyen à une telle démarche atteint malgré tout 64 % d’appui.
Mais même dans ces partis politiques, les différences d’avis selon l’âge sont claires: les jeunes, dans les deux cas, sont beaucoup plus disposés que leurs aînés à accepter des forces politiques tierces.
Toutefois, être favorable à l’arrivée d’un troisième, quatrième ou cinquième parti politique ne veut pas dire que l’on soit prêt à voter pour un candidat à la présidence provenant de ces nouvelles forces.
Ainsi, environ les deux tiers des adultes américains interrogés par le Pew Research Center sont d’avis qu’il est improbable qu’un candidat indépendant fasse son entrée à la Maison-Blanche au cours du prochain quart de siècle.
En fait, dans aucune tranche d’âge, de 18 à plus de 65 ans, juge-t-on que cette possibilité est « très probable ». Et environ le quart des répondants, encore une fois dans chacun de ces groupes, estime que la chose est probable. À l’opposé, entre le tiers et 40 % des personnes sondées estiment qu’il est « très peu probable » qu’un tel candidat remporte une présidentielle d’ici les 25 prochaines années. Si l’on ajoute ceux qui jugent que la chose est « peu probable », le total atteint environ les deux tiers, soit 66 %.
L’enquête du Pew Research Center ne se penche pas sur cette adéquation entre la volonté de voir apparaître de nouveaux partis, d’un côté, et le doute quant à la possibilité que ces nouveaux partis permettent de régler les problèmes qui affligent les États-Unis, ou encore la très faible probabilité, de l’avis des sondés, qu’un candidat n’étant ni démocrate ni républicain accède aux plus hautes fonctions électives du pays.