Faut-il impérativement avoir des enfants? Quand la grande roue du temps semble s’emballer, quand les cheveux gris et les rides font leur apparition, quand les problèmes inhérents à un certain âge se pointent le bout du nez, que fait-on? Catherine Gauthier explore l’un des plus grands dilemmes de l’âge adulte dans Je pense que j’en aurai pas, un roman graphique publié aux éditions XYZ.
Dans son ouvrage, l’autrice et dessinatrice s’intéresse non seulement à l’histoire de cinq femmes ayant décidé de ne pas avoir d’enfants, ou n’ayant pas pu en avoir, pour diverses raisons allant des problèmes médicaux à l’âge avancé, ou encore des impératifs liés à la carrière, par exemple.
Et comme chaque femme est unique, avec un parcours bien à elle, l’artiste présente également son propre vécu, avec un chemin qui semblait tout tracé, de l’enfance vers l’âge adulte, puis la carrière, le mariage, l’achat de la maison en campagne et la famille nombreuse. Avec le chien, bien entendu.
Pourtant, les choses ne se sont pas passées comme cela: il y a eu la pandémie, mais aussi une rupture amoureuse. Sans compter deux burnouts consécutifs, dont le plus récent a laissé des traces profondes dans la psyché et le corps de l’autrice.
Mais même si tout s’était bien passé, est-il impératif de faire des enfants? Pourquoi en fait-on, au fait? Il n’est, après tout, plus question de revanche des berceaux, et encore moins de survie de l’espèce… Pourtant, cette idée que les femmes doivent impérativement avoir des enfants est si bien ancré dans la conscience collective que l’on continue de s’étonner quand certaines d’entre elles ne sont pas en mesure de devenir mères, ou font le choix conscient de ne pas le faire.
Si les sujets abordés dans Je pense que j’en aurai pas ne sont pas particulièrement nouveaux, Catherine Gauthier explore ici un sujet tout à fait délicat avec une abondance de douceur et d’honnêteté. Ce roman graphique peut ainsi tout à fait servir de base de réflexion pour un grand nombre de femmes, mais aussi pour des hommes, qui sont eux aussi confrontés à ce questionnement tout à fait adulte.