Les « cercles de fées » ces petites aires circulaires sans végétation, suscitent depuis des années des interrogations quant à leurs origines. On en connaissait dans deux ou trois pays, il y en aurait peut-être dans 15 pays répartis sur trois continents. Mais encore faudrait-il s’entendre sur une définition.
Le point commun à ces étranges formes circulaires —identifiées surtout, jusqu’ici, en Namibie et en Australie— était qu’elles apparaissaient dans des régions très arides, et chaque fois, à raison de plusieurs cercles dans le même secteur. C’est pourquoi, parmi les hypothèses, plusieurs scientifiques laissent entendre que ces cercles de « terre nue » aideraient la végétation du secteur à utiliser plus efficacement les maigres réserves d’eau. L’hypothèse d’une destruction ciblée par des termites a aussi été avancée, de même que celle de champignons ou d’une toxine qui serait encore à identifier.
Le fait que ces cercles se trouvent dans des régions très éloignées a rendu plus difficile leur étude. Du coup, c’est l’analyse, par des chercheurs espagnols, de 15 000 photos satellites avec l’aide de l’intelligence artificielle, qui a conduit cette semaine à cette nouvelle estimation: on trouverait de tels « cercles » — en réalité, la forme est plus arrondie que parfaitement circulaire — dans au moins 263 sites de 15 pays allant de l’Asie du Sud-Ouest jusqu’à la Corne de l’Afrique en passant par Madagascar. Cette compilation est parue le 25 septembre dans la revue PNAS.
La confirmation qu’il s’agit bien de « cercles de fées » pourrait toutefois attendre: d’une part, il faudra des études menées sur le terrain pour déterminer si ces cercles sans végétation sont vraiment de la même nature que ceux officiellement identifiés. D’autre part, tant que les experts ne se seront pas entendus sur la cause —termites, toxines, manque d’eau ou autre— il pourrait être difficile d’affirmer ce qui distingue un tel « cercle » d’une zone dénuée de végétation.
Certes, la distribution — des cercles se répétant à intervalles réguliers sur une grande zone — constitue aussi ce qui les distingue, mais des chercheurs qui ont tenté, en 2021, de définir le type de distribution qui était spécifique aux cercles de fée, ont commenté cette semaine que plusieurs des 263 sites proposés ne correspondaient pas à leur propre définition d’une distribution « ordonnée ».