Réalisé par Andy Muschietti, à qui l’on doit l’excellent remake en deux parties de It, The Flash, dans lequel Barry Allen retourne dans le passé et crée une nouvelle réalité parallèle par inadvertance, est disponible cette semaine en 4K, Blu-ray et DVD.
Lorsqu’il n’était qu’un jeune garçon, la mère de Barry Allen, Nora, cuisinait sa fameuse sauce à spaghetti quand elle s’est aperçue qu’il lui manquait une boîte de tomates en conserves pour compléter sa recette. Son mari, Henry, est donc parti à l’épicerie en acheter une, mais durant ce court laps de temps, la femme fût poignardée chez elle par un inconnu, avant de succomber à ses blessures. Une dizaine d’années plus tard, Barry est devenu le Flash, l’homme le plus rapide du monde, mais il demeure profondément marqué par ce tragique événement ayant teinté toute son existence.
À la veille du procès de son père, accusé à tort du meurtre de son épouse, Flash décide d’utiliser ses pouvoirs pour retourner dans le passé et sauver sa mère. Il ne fait que mettre une boîte de tomates dans son panier d’épicerie, mais ce petit geste aura d’énormes répercussions. Barry se retrouve en effet projeté dans un univers bien différent de celui qu’il a quitté. Quand le général Zod débarque sur Terre et menace la planète, il n’y a ni méta-humains ni Justice League pour l’arrêter dans cette réalité parallèle. Barry sollicite donc l’aide d’un Batman vieux et retraité pour l’aider à retrouver Superman, et faire face à cette menace venue de l’espace.
Flashpoint, l’inspiration derrière The Flash, est un événement ayant mis l’univers des comics DC au grand complet sens dessus dessous. Vu sa vaste portée, dont les répercussions se sont fait sentir à travers toutes les publications de l’éditeur, il aurait été assez difficile, voire impossible, d’adapter fidèlement ce récit épique au grand écran, mais le réalisateur Andy Muschietti a plutôt choisi de se servir de l’idée de base, soit la création d’une réalité parallèle causée par un voyage dans le temps de Barry Allen, et de s’en inspirer librement pour son long-métrage. S’il ne s’agit pas du meilleur film de superhéros, la production exploite toutefois assez bien le principe de l’effet papillon pour créer un monde à la fois familier et bien différent.
Étonnamment, pour apprécier pleinement cette œuvre, il est préférable d’être familier non pas avec les comics mais plutôt avec le cinéma en général, et l’univers cinématographique de DC en particulier. Dans cette réalité parallèle, c’est Eric Stoltz qui est la vedette de Back to the Future et non Michael J. Fox, ce qui est assez drôle quand on sait que Stoltz a fait un bon mois de tournage sur la production avant d’être remplacé par Fox. On retrouve en plus une foule de références à Man of Steel, à Justice League, ou aux deux Batman réalisés par Tim Burton. La finale contient une apothéose de clins d’œil aux différentes incarnations de Batman, de Superman et de Supergirl à travers les années, ce que les connaisseurs apprécieront à coup sûr.
Plusieurs cinéphiles ont critiqué la piètre qualité des effets spéciaux dans The Flash. S’il est vrai que, lorsqu’il se déplace dans le temps et qu’il se retrouve dans le Chronobowl, une sorte d’arène temporelle dans laquelle les figures d’Henry Cavill, de Jason Momoa, de Ben Affleck et des autres acteurs de l’univers cinématographique de DC sont manifestement des modèles 3D aux rendus assez médiocres et moins bien réalisés que dans la plupart des jeux vidéo modernes, pour le reste, les effets visuels du film sont assez bien ficelés. Bon nombre de séquences ont recours au ralenti afin de transmettre l’extrême vitesse à laquelle le superhéros se déplace, et les scènes de batailles sont spectaculaires, principalement la poursuite du début, avec Batman en moto, ainsi que le combat final dans le désert entre l’armée de Zod, les forces terrestres et la poignée de superhéros tentant d’assumer les fonctions de la Justice League.
Je n’aurais jamais choisi Ezra Miller pour incarner l’homme le plus rapide du monde. Grant Gustin, qui joue le même rôle dans la série télévisée, possède beaucoup plus de chaleur humaine, d’enthousiasme et de naïveté, ce qui rend sa version du personnage plus attachante et plus fidèle aux comics, mais Miller réussit tout de même un tour de force en interprétant deux itérations très différentes de Barry Allen. La meilleure décision de la production fût sans aucun doute de ramener le Batman de Michael Keaton trente ans plus tard, et d’utiliser le costume, la Batmobile et même la chanson-thème des films de Tim Burton. Sasha Calle livre une performance intense, et son interprétation de Supergirl se démarque de tout ce qui a été fait dans le passé. Michael Shannon, Jeremy Irons, Gal Gadot et Ben Affleck reprennent les personnages qu’ils ont déjà tenu dans l’univers cinématographique DC.
Si vous aimez le matériel supplémentaire, vous serez servi avec l’édition ultra-haute définition de The Flash. En plus du film sur disque 4K et d’un code pour télécharger une version numérique, on retrouve près de trois heures d’extras, dont dix scènes retirées du montage, un Making Of très substantiel où Andy Muschietti nous accompagne à travers les différentes étapes de la réalisation du film, de la préproduction au tournage en tant que tel. Quatre revuettes dévoilent les coulisses d’autant de scènes à grand déploiement du long-métrage, une autre explique comment le personnage de Flash est responsable de la création du multivers chez DC, et une dernière est dédiée au retour de Michael Keaton dans le rôle de Batman. Un court document se consacre au personnage de Supergirl et à ses différentes versions.
Incluant la participation d’à peu près tous les scénaristes, dessinateurs et interprètes de Flash à travers les années (Jim Lee, Geoff Johns, Bruce Timm, Joshua Williamson, Mark Waid, Jeph Loeb, Francis Manapul, Paul Levitz, Julius Schwartz, Grant Morrison, Carmine Infantino, Marv Wolfman, Michael Rosenbaum, Grant Gustin, John Wesley Shipp, etc.) et relatant le parcours du personnage dans les comics, le documentaire de 38 minutes intitulé The Saga of the Scarlet Speedster vaut vraiment le détour. Tous les fans de l’homme le plus rapide du monde voudront absolument le regarder. Je l’ai même trouvé plus intéressant que le long-métrage en tant que tel. The Flash: Escape the Midnight Circus, une aventure audio d’une heure trente, complète le menu.
Même s’il ne s’agit pas du meilleur film de superhéros, The Flash vaut le visionnement, ne serait-ce que pour le grand retour de Michael Keaton dans le rôle de Batman. Quiconque est familier avec la culture populaire appréciera cette aventure, qui jette un regard à la fois familier et différent sur l’univers cinématographique de DC.
7/10
The Flash
Réalisation : Andy Muschietti
Scénario : Christina Hodson, John Francis Daley et Jonathan Goldstein
Avec: Ezra Miller, Michael Keaton, Sasha Calle, Michael Shannon, Ron Livingston, Maribel Verdú, Kiersey Clemons et Jeremy Irons
Durée: 144 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais, français, italien et espagnol
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