En plus du réchauffement climatique mondial, trois facteurs ont contribué à faire de cet été, dans l’hémisphère nord, une saison encore pire que ce qu’elle était destinée à être.
L’éruption majeure du Hunga Tonga en 2022, un volcan sous-marin dans le Pacifique Sud, va contribuer à elle seule a ajouter 0,03 degré Celsius dans les prochaines années, selon une estimation préliminaire publiée en janvier dernier. Et contrairement à des éruptions « continentales », ce ne sont pas tant des particules de soufre qui ont été rejetées dans l’atmosphère, qu’une quantité gigantesque de vapeur d’eau. Or, la vapeur d’eau est, elle aussi, un gaz à effet de serre : en temps normal, le cycle de l’eau fait toutefois en sorte qu’il y a un équilibre entre l’eau qui s’évapore dans l’air et celle qui retombe sous forme de pluies,
Le deuxième facteur est le Soleil. L’énergie que nous envoie celui-ci fluctue suivant des cycles de 11 ans. Nous sommes à l’heure actuelle dans la phase ascendante d’un cycle qui atteindra son sommet en 2025. À son maximum, cela représentera environ 0,05 degré Celsius de plus.
Enfin, le dernier facteur, celui dont on a le plus entendu parler ces derniers mois, est El Nino. Ce réchauffement des eaux du Pacifique qui entraîne, par effet domino, une perturbation des climats ailleurs en Asie et dans les Amériques, réapparaît à des intervalles irréguliers, et avec plus ou moins de force. Si celui qui est en train de commencer s’avérait être un El Nino « fort » — comme sa progression le laisse supposer— cela pourrait contribuer à 0,14 degré de plus en 2023-2024, à l’instar du dernier du genre, en 2016. Assez pour dépasser temporairement la barre symbolique du 1,5 degré d’augmentation depuis l’ère pré-industrielle.
Ces trois facteurs réunis restent « minoritaires » face au réchauffement climatique induit par l’humain, qui est à présent de l’ordre de 0,1 degré par décennie. Mais ces facteurs peuvent expliquer le grand nombre de records de température battus cet été, en plus des canicules anormalement nombreuses, et en plus des feux de forêt. Ces trois facteurs donnent un avant-goût d’un futur pas très lointain, parce que lorsqu’ils se seront estompés, la courbe des températures, elle, continuera son ascension…