Un trio de psychologues du Centre de recherche de la Norvège, à l’Université de Bergen, a constaté, sondage à l’appui, que le principal facteur de motivation qui pousse les gens à participer au militantisme climatique est la colère.
Dans leurs travaux, publiés dans Global Environmental Change, Thea Gregersen, Gisle Andersen et Endre Tvinnereim ont ainsi consulté plus de 2000 adultes norvégiens à propos de leurs sentiments vis-à-vis le militantisme climatique, en lien avec la volonté de ralentir les effets de la crise.
De précédentes recherches ont révélé que cette crise climatique pourrait en effet être ralentie, stoppée, voire même inversée en cessant l’émission de gaz à effet de serre et en mettant en place des technologies permettant de retirer ces GES de l’atmosphère. Malheureusement, les progrès sont très lents dans ces deux domaines.
Dans le cadre des nouveaux travaux, les chercheurs voulaient mieux comprendre pourquoi si peu de démarches sont entreprises pour sauver la planète, considérant l’amplitude des conséquences à venir. De façon plus spécifique, les auteurs de l’étude s’interrogeaient sur ce qui motivait les gens de passer d’un état de simple réflexion sur la crise climatique au fait de s’engager activement dans des activités qui pourraient permettre de faire pression sur les gouvernements et l’industrie pour que ceux-ci agissent.
Les chercheurs ont envoyé un questionnaire à des milliers d’adultes norvégiens, et ont obtenu un total de 2046 réponses. Le coup de sonde visait à déterminer si les répondants avaient participé à du militantisme climatique, et ce qui pourrait les pousser à le faire, si ce n’était pas déjà le cas.
L’enquête comportait aussi des questions à propos des émotions spécifiques liées au militantisme climatique, notamment si les participants avaient peur des changements climatiques à venir, s’ils étaient en colère contre leur gouvernement ou d’autres nations pour ne pas avoir adopté de lois interdisant les émissions de gaz à effet de serre, ou s’ils sentaient que la situation était carrément sans espoir.
Les données obtenues ont révélé qu’un peu moins de la moitié des répondants étaient en colère à propos des changements climatiques. Et ceux qui étaient justement en colère évoquaient les actions humaines entraînant les changements climatiques. Plusieurs participants ont aussi évoqué leur colère à propos de priorisation du financement pour des activités jugées moins importantes que la lutte contre la crise climatique.
Par ailleurs, lorsque les répondants ont été questionnés à propos de ce qui pourrait les pousser à s’engager dans du militantisme climatique, la colère a été citée le plus souvent, sept fois plus souvent que l’espoir, en fait, qui était la deuxième émotion la plus souvent évoquée.