Il y a de ces produits dont l’existence même suscite de grandes interrogations. La bouteille connectée de la compagnie WaterH fait malheureusement partie de ces produits. Produits qui témoignent, peut-on penser, d’une course à la « connectivité » et à « l’intelligence », alors que peu ou pas de choses viennent justifier ce recours à la technologie.
Après tout, qu’y a-t-il de plus simple que le fait de vouloir boire de l’eau? L’idée de former un récipient avec ses mains a heureusement été dépassée par l’évolution de la technologie, mais cela ne semble pas vouloir arrêter certains ingénieurs, ou plutôt certains responsables de la mise en marché. Qui sait?
Quoi qu’il en soit, la « bouteille connectée » de WaterH est exactement cela: une bouteille disposant d’une pile et d’un senseur dans le fond de son réservoir, le tout étant rechargé à l’aide d’une base que l’on branche par un fil USB.
Bien entendu, tout cela ne serait que peu utile sans application mobile: celle-ci, après avoir effectué une calibration et inscrit notre âge, notre taille et notre poids, nous donne un volume d’eau à boire par jour, à l’aide de la bouteille en question.
Et le senseur permet de calculer, après chaque gorgée, la quantité d’eau bue, ce qui s’ajoute à notre total quotidien.
Tout cela fonctionne bien; les matériaux de fabrication de la bouteille semblent aussi être de bonne qualité, y compris les couches isolantes.
Pourtant, on se demande bien pourquoi il est nécessaire d’intégrer toute cette quincaillerie pour simplement boire de l’eau. En sommes-nous vraiment arrivés au point où il soit obligatoire de recharger un récipient permettant de boire? Est-ce cela, le progrès technologique, le triomphe de l’internet des objets?
Peut-être que pour une infime partie de la population, qui est particulièrement inquiète de sa consommation d’eau, la bouteille WaterH représente une solution inespérée. Après tout, dans la présentation du produit, on évoque « la fin de la nécessité de noter les quantités bues à la main ». Mais qui s’astreint vraiment à cette tâche? Posséder une bonne bouteille isolante, soit. Ou même une gourde, ou encore une tasse. Ou un verre. Mais payer 111 $ canadiens pour une bouteille connectée? C’est complètement absurde.