Et c’est tout? Oui, c’est à peu près tout: trois épisodes pour compléter cette troisième saison de la télésérie The Witcher, attendue de pied ferme sur Netflix. Trois épisodes avant le départ d’Henry Cavill, qui va aller s’amuser du côté de Warhammer 40K. Trois épisodes qui grattent le bobo, mais sans beaucoup plus.
Sans trop donner de détails, la première partie de cette troisième saison représentait une lente et vaste mise en place en vue d’un congrès de sorciers, avec non seulement un ou plusieurs traîtres dans ce groupe, mais aussi le risque de plus en plus important d’une nouvelle guerre contre l’empire de Nilfgard, la grande puissance jouant le rôle d’antagoniste principal lors des deux précédentes saisons.
Ce qui devait arriver arriva, et après nous avoir laissés avec un moment de tension particulièrement bien choisi, voilà que les masques tombes, les sorts fusent d’un peu partout et les gens commencent à mourir en grand nombre. Dans tout ce chaos, Geralt, Yennefer et Ciri, toujours convoitée par les parties en présence en raison de son pouvoir et de son importance dans l’accomplissement d’une prophétie apocalyptique, tenteront de garder la tête hors de l’eau.
Cela sera évidemment plus facile à dire qu’à faire, et cet enchaînement de bagarres, de changements d’allégeance et de moments où la mort frôlera de près nos héros mènera à une conclusion en forme de question ouverte. Car bien entendu, il faut réserver de l’espace pour les prochaines saisons, ou plutôt jeter les bases des prochaines péripéties.
Après avoir visionné cette dernière partie de la troisième saison de la série, toutefois, et surtout après avoir lu l’intégralité des romans et nouvelles formant l’univers littéraire de The Witcher, on ne peut s’empêcher de déplorer le fait que Netflix a largement gommé certains des aspects les plus intéressants de cet univers.
Une bonne partie du côté mystique a ainsi disparu, même si le côté fantastique, avec ses sorts et ses malédictions, est toujours présent. Mais en aseptisant ainsi le récit, le géant de la diffusion en ligne passe par-dessus plusieurs moments de développement personnel pour nos héros, notamment Ciri, dont l’évolution et la maturité ont pourtant besoin de ces périodes de progrès plus lent.
Ainsi, un passage formateur qui, dans les livres, s’étire sur plusieurs dizaines de pages, ne dure que quelques minutes en vidéo, entre deux séquences d’action. De quoi faire craindre que cette série, à la qualité déjà fortement chancelante, par moments, ne finisse par carrément s’essouffler, faute de posséder ce je-ne-sais-quoi qui a fait la popularité des livres, des jeux et, dans une moindre mesure, de la première saison de la série.
On peut aussi aller jusqu’à carrément se demander s’il est nécessaire de poursuivre l’aventure. Cette réflexion n’est pas entièrement imputable au changement de l’acteur principal, bien que cela pèse dans le contexte, mais cette troisième saison se termine avec un adieu en demi-teinte à Henry Cavill, et il pourrait être acceptable, dans ce cas, de passer simplement à autre chose, en se disant que l’univers a été passablement bien rendu, et qu’il faudrait bien éviter un autre naufrage à la Game of Thrones.
Alors, cette troisième saison est-elle satisfaisante? Certainement, surtout après les erreurs des précédentes offres en la matière. Mais on conserve cette impression de coins tournés un peu rondement, en plus de se dire que la chose risque de ne pas s’améliorer, par la suite…