Si près… si près! Avec son nouveau clavier mécanique – au doux nom de MK7500F –, l’entreprise Kensington, spécialisée dans les fournitures de bureau, passe particulièrement près d’offrir un produit parfait. Mais avec deux petites corrections, la compagnie pourrait proposer quelque chose qui pourrait rivaliser avec les appareillages multicolores destinés aux gamers les plus fous.
Si chacun pourra avoir sa définition d’un « bon » clavier mécanique – parlez-en aux membres du forum spécialisé r/mechanicalkeyboards! –, on peut généralement définir quatre grandes caractéristiques qui permettent d’effectuer son choix, lorsque l’on voudra s’équiper.
Tout d’abord, la sensation lorsque l’on tape: plutôt que de simplement faire « clic », comme avec un clavier ordinaire, y compris les claviers d’entreprise, généralement passables, mais qui sont tout aussi remplaçables et ont des allures de produits de qualité très ordinaire, un clavier mécanique doit faire entendre un beau « clac », un peu à l’image des claviers IBM des belles années, quand la touche laissait entendre un sublime « katonk », ce qui ramène aussi au son produit par les touches d’une dactylo.
Avec le clavier Kensington, l’idée du travail de bureau est clairement demeurée au centre des préoccupations, tout au long de la conception. Les ingénieurs ont donc choisi des interrupteurs (des switches, pour les amateurs de la langue de Shakespeare) Kailh Midnight Pro Silent. Nous sommes bien loin d’un clavier destiné au jeu qui vise à contribuer à l’idée que nous sommes aux commandes d’un char d’assaut ou d’un vaisseau spatial. Qui, après tout, a envie de passer la journée à entendre un, deux, cinq, dix collègues faire un bruit d’enfer en tapant à l’ordinateur?
Non, ces interrupteurs font du bruit, évidemment, comme tout clavier, et surtout, comme tout clavier mécanique qui se respecte, mais on serait bien en peine d’affirmer que ledit bruit est « dérangeant », ou n’importe quel autre qualificatif du genre.
Autre aspect: le châssis. Par définition, un clavier mécanique comprend une plaque métallique sur laquelle sont fixés les interrupteurs, puis le reste du système de frappe. Le clavier de Kensington n’échappe pas à cette règle, mais seule la surface supérieure est formée de métal (de l’aluminium brossé). Le reste de la base est en plastique, ce qui enlève un certain poids, sans sacrifier l’esthétique de la chose.
C’est en troisième lieu qu’il convient d’examiner les fioritures visuelles: si certains claviers, notamment ceux de la marque Ducky, permettent d’afficher tout une série de visuels sur notre appareil, en utilisant les ampoules DEL situées sous les touches comme autant de projecteurs, le clavier Kensington, lui, demeure tout à fait business: il y a bien du rétroéclairage, pour s’y retrouver un peu si la lumière ambiante est faible, mais autrement, pas de folies, ici.
Deux petits bémols
Enfin, c’est du côté du quatrième aspect, soit les touches programmables, que Kensington trébuche très légèrement. En fait, du côté des touches programmables et des caractéristiques linguistiques. Car si le clavier propose deux séries de quatre touches programmables (en haut à gauche, puis toujours en haut, mais cette fois à droite), les ingénieurs de chez Kensington ont sacrifié un aspect pourtant excessivement pratique de cette multitude de touches pour inclure des fonctionnalités… surprenantes.
Au lieu d’inclure, comme cela devrait être la norme absolue, des boutons pour le contrôle du volume en haut à droite, il faut plutôt utiliser la combinaison de la touche Fonction et F9, F10 et F12 pour, respectivement, couper le son, le diminuer ou l’augmenter. Certes, cette manoeuvre ne nécessite qu’une fraction de seconde de plus, et le fait de devoir regarder son clavier pour ce faire n’est pas un crime… certes, aussi, il est tout à fait possible de reprogrammer les touches « délaissées », assignées à des tâches un peu étranges comme la capture d’écran (alors que la touche impression écran est toujours là, et qu’il est aussi possible de combiner les touches Windows et S pour effectuer une telle capture), ou encore celle qui affiche le Bureau.
Mais cette reprogrammation – d’ailleurs rendue possible grâce au logiciel Konnect de Kensington, mais pas le logiciel Konnect destiné à la webcam de Kensington, mais un autre logiciel, à part (allez comprendre…) – ne permet pas de garder une touche enfoncée pour continuer d’augmenter le volume ou le diminuer, plutôt que d’appuyer à répétition sur une touche ou une autre. Impossible, aussi, de se tourner vers des logiciels tiers pour obtenir ce même résultat.
Oui, il s’agit d’un problème très, très, très précis. Mais il s’agit tout de même d’un irritant. Il serait aussi intéressant de savoir si ce même clavier est aussi disponible en version française, histoire d’avoir accès aux « bons » guillemets.
Autrement, le clavier mécanique de Kensington est parfait: pas trop léger, pas trop lourd; avec des touches franchement agréables sous les doigts; avec une batterie rechargeable par câble USB-C; avec une alimentation qui se coupe automatiquement quelques fractions de seconde après avoir cessé de taper… Que demander de plus, vraiment? Et en plus, le tout est livré avec un repose poignets et un protecteur en silicone pour éviter que de la poussière ou des liquides ne s’infiltrent dans l’appareil.
Offert à un peu moins de 300 $, le clavier mécanique de Kensington souffre de très légers défauts, mais s’approche très, très, très près de la perfection pour toute personne qui veut améliorer son expérience de frappe, mais qui ne refuse pas, non plus, de lancer une partie d’un jeu de tir endiablé, histoire d’utiliser son clavier à son plein potentiel.