Sept ans après la sortie de l’opus précédent, la vénérable franchise de Square Enix parvient à se réinventer une fois de plus avec Final Fantasy XVI, un jeu qui, s’il a déçu certains puristes, plaira assurément au grand public grâce à une histoire aussi mature qu’épique et des combats très satisfaisants en temps réel.
Final Fantasy XVI prend place à Valisthéa. Bien que les six nations se partageant le territoire soient en paix depuis des années, l’équilibre est maintenant menacé par l’arrivée du Fléau noir, une calamité détruisant les récoltes et créant des monstres qui s’en prennent aux villageois et aux voyageurs.
On incarne Clive Rosfield, le fils de l’Archiduc de Rosalia. Après que son frère Joshua, l’héritier du trône dont il était chargé de la protection, se soit fait tuer, celui-ci jure de retrouver son meurtrier et de venger sa mort, mais capturé par l’armée impériale, qui tatoue sur son visage la marque des Pourvoyeurs, des esclaves mis au ban de la société et traités comme du bétail, il devra ronger son frein avant de pouvoir mettre ses plans à exécution. Ainsi s’amorce une épopée dense, riche en cinématiques, qui s’étale sur une bonne vingtaine d’années et propose l’histoire la plus sombre et la plus adulte de la franchise à ce jour.
Dès les tout premiers instants, Final Fantasy XVI met le paquet pour nous faire bien comprendre à quel point l’aventure qui s’amorce sera grandiose, intense et spectaculaire. Ce nouvel opus délaisse les affrontements stratégiques au tour à tour caractérisant la franchise depuis ses tout débuts en faveur de batailles en temps réel.
Fluides et viscérales, les mécaniques ont d’ailleurs été pensées par Ryota Suzuki, le concepteur des combats dans le cultissime Devil May Cry, et ça paraît. Même si on est parfois accompagné durant notre périple, on ne commande pas un groupe de guerriers cette fois-ci, mais un seul héros. L’unique exception est Talgor, le fidèle chien-loup prêtant main forte à Clive contre ses ennemis et à qui l’on peut donner des ordres dans le feu de l’action. L’animal sert en plus de guide, et nous aide à trouver le chemin vers l’objectif de la mission en cours.
Les combats dans Final Fantasy XVI alternent entre attaques physiques au corps-à-corps et sorts magiques. On esquive les coups avec le bouton R1 de la manette. Les joueurs peuvent équiper six habiletés différentes parmi la cinquantaine disponible.
Ce système est simple à prendre en main, tout en possédant une profondeur suffisante pour que chacun personnalise son héros en fonction de ses goûts. Deux barres s’affichent au-dessus des ennemis les plus coriaces : une rouge indiquant leurs points de vie, et une jauge de déstabilisation jaune. Quand on vide cette dernière, on immobilise son adversaire pendant quelques secondes, ce qui laisse le temps d’asséner nos coups les plus dévastateurs afin d’infliger le maximum de dommages. Clive obtient éventuellement les pouvoirs d’Ifrit. Sous cette forme, on participe à des combats titanesques contre des monstres géants, aussi grands que des édifices.
Contrairement au volet précédent, Final Fantasy XVI est plus linéaire et ne propose pas un monde ouvert, mais plusieurs petites régions auxquelles on accède par le biais de la mappemonde. Certains ont décrié le fait que l’expérience soit plus orientée vers l’action cette fois-ci et se rapproche davantage d’un hack’n’slash, que d’un jeu de rôle traditionnel.
Il est vrai que les éléments de JRPG sont plus légers que par le passé, mais ils sont toujours bien présents. Les quêtes secondaires sont rarement aussi palpitantes que l’histoire principale, mais il vaut quand même la peine de les accomplir, puisque les récompenses de certaines d’entre elles ajoutent des éléments essentiels au jeu, nous accordant notre propre Chocobo comme monture ou augmentant la capacité de notre inventaire. Des contrats d’élite, qui demandent de chasser une créature particulièrement dangereuse, sont également disponibles.
On obtient des points d’expérience et de compétence au fil des combats et en complétant des missions, ce qui fait monter notre niveau à mesure que l’on progresse. L’arbre de compétence est bien fourni, et compte plusieurs branches différentes de magie utilisant les pouvoirs spécifiques d’un élément, dont le feu, le vent, l’électricité ou la glace. L’évolution de son personnage ne se limite pas à l’acquisition de nouvelles habiletés. On peut améliorer sa maîtrise de celles qu’on possède déjà, et les rendre encore plus puissantes.
Contrairement à d’autres jeux de rôle, il ne coûte absolument rien de retirer les points investis dans une habileté pour les placer dans une autre, ce que l’on peut faire en tout temps. Cette approche facilite grandement l’expérimentation, permettant ainsi à chacun de personnaliser les attaques de son héros selon ses préférences.
On compte assez peu de butin disséminé à travers le jeu, et la plupart des armes et des armures seront achetées auprès des marchands. On peut cependant créer des pièces d’équipement et les renforcer en passant par la forge si on possède les matériaux nécessaires. On trouve une tonne d’accessoires de soutien, comme des anneaux, des amulettes et des médaillons. Certains augmentent l’expérience accumulée lors des combats et des quêtes, d’autres diminuent le temps de recharge de certaines habiletés spécifiques ou automatisent l’exécution de combos.
Personnellement, je n’aurais pu me passer de l’anneau de sursis, qui ralentit le temps afin de faciliter l’esquive lors des attaques, ou de l’anneau de synergie, qui laisse Talgor agir à sa guise lors des combats. On ne dispose par contre que de trois emplacements pour les équiper. Il faut donc choisir judicieusement les accessoires qui nous conviennent le mieux.
En laissant tomber la version PlayStation 4, Final Fantasy XVI tire profit de la puissance de la PS5 et de la technologie du ray-tracing pour livrer le plus beau jeu de la franchise à ce jour. Les textures de tissu, les animations faciales, les éclairages, les décors majestueux, tout concourt à nous immerger dans ce riche univers créé avec beaucoup de soin.
De plus, l’expérience tourne rondement, et ne contient aucun bogue notable. Le titre offre un mode favorisant la qualité graphique et affichant des rendus en 4K, et un autre axé sur la performance, avec des rendus à 60 images par seconde. Il faut une bonne cinquantaine d’heures pour compléter l’histoire, mais un mode « Game + » nous laisse recommencer la campagne avec toutes les habiletés et les équipements acquis, et qui augmente le plafond du niveau 50 au niveau 100.
En raison de son approche plus centrée sur l’action et davantage accessible au grand public, ce nouveau volet risque de séduire ceux et celles qui n’avaient jamais été particulièrement attirés par la franchise. Personnellement, Final Fantasy XVI est le jeu de la série que j’ai le plus apprécié, et l’une des expériences m’ayant procuré le plus de plaisir cette année.
9/10
Final Fantasy XVI
Développeur: Square Enix Creative Business Unit III
Éditeur: Square Enix
Plateformes: Exclusivité PlayStation 5
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)
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