Parmi les nombreux records de température des dernières semaines, celui de l’Atlantique nord est peut-être le plus obscur, parce que le plus éloigné de notre réalité. À quoi correspond cette « anomalie »? Coup d’oeil en deux graphiques.
SI on prend la moyenne des températures de surface récoltées plusieurs fois par jour par des satellites, des navires et des bouées, on obtient ce graphique, qui permet de remonter jusqu’en 1981: à chaque année correspond une ligne. La ligne noire est 2023: on la voit se détacher, le 28 février de la ligne rouge, représentant l’année qui était, jusque-là, la plus chaude soit… 2022. Elle atteint le seuil des 24 degrés le 8 juillet, et des 24,5 degrés le 17 juillet.
Ces « anomalies de la température de surface » ont commencé en mai et ont battu un record pour un mois de juin: 0,5 degré au-dessus du record précédent, et 0.91 degré au-dessus de la moyenne depuis 1979, ce qui est beaucoup à l’échelle de ces variations annuelles. Ces anomalies sont particulièrement prononcées dans la partie nord-est de l’Atlantique — autrement dit, du côté européen — avec un mois de juin qui était à 1,36 degré au-dessus de la moyenne, comme l’exprime le graphique suivant, du consortium européen Copernicus.
Ces vagues de chaleur sont, selon l’analyse de Copernicus, « vraisemblablement » le résultat d’une combinaison entre un facteur à court terme, des courants atmosphériques anormaux, et des changements à long terme, incluant à la fois des variations dans le transport de chaleur dans l’Atlantique ainsi que le réchauffement des océans. « À l’échelle mondiale, la température moyenne de surface des océans a augmenté depuis l’ère pré-industrielle, et continue d’augmenter, alors que 90 % de la chaleur excédentaire associée au réchauffement climatique a été absorbée par les océans. »