Devant la multiplication des catastrophes climatiques des deux côtés de l’équateur, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) est claire: il est nécessaire d’intervenir davantage, sur le plan de la lutte aux impacts de la crise climatique, afin de réduire le nombre de cataclysmes qui s’abattent sur notre planète.
Dans une déclaration, la semaine dernière, le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, a ainsi affirmé que « les conditions météorologiques extrêmes – un événement de plus en plus fréquent dans notre climat qui se réchauffe – ont un impact majeur sur la santé humaine, les écosystèmes, les économies, l’agriculture, l’énergie et l’approvisionnement en eau ».
Cette intervention survient au moment où l’OMM rapporte que le mois de juin dernier a été le plus chaud de l’histoire. « Des pluies torrentielles et des inondations ont fait des dizaines de morts et touché des millions de personnes aux États-Unis, au Japon, en Chine et en Inde », rapporte-t-on. Sans oublier les incendies qui font rage depuis le mois de mai, au Canada, ou encore les océans qui atteignent des températures excessives.
« Nous devons intensifier nos efforts pour aider la société à s’adapter à ce qui devient malheureusement la nouvelle normalité », a ajouté M. Taalas.
Impacts transfrontaliers
Comme le rappelle l’OMM, parmi les nombreux événements extrêmes recensés, les vagues de chaleur s’avèrent particulièrement mortelles, avec des milliers de victimes à travers le monde, chaque année.
Avec une hausse de la température vient aussi une augmentation des risques de feux de forêt. Les brasiers qui brûlent toujours au Canada ont ainsi non seulement forcé des évacuations au Québec et ailleurs au pays, mais aussi entraîné le dégagement d’une énorme quantité de fumée et de particules qui ont provoqué de très nombreuses alertes à la pollution atmosphérique.
Impossible d’oublier les images de New York et d’autres villes américaines, sur la côte est, où le ciel a pris une teinte orange en raison de la pollution de l’air, le résultat de la fumée des feux du nord du Québec transportée par les vents, une nouvelle preuve que les impacts des catastrophes climatiques ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. L’OMM juge ainsi que la santé de « millions de personnes » a été affectée par ces émanations toxiques.
Aux feux s’ajoutent les pluies torrentielles: un peu partout dans le monde, y compris en Asie, on a fait état de très fortes précipitations qui entraînent des inondations. « Il pleut comme jamais auparavant », a ainsi déclaré l’Agence météorologique japonaise.
Des inondations ont aussi touché l’Inde et la Chine, ce dernier pays enregistrant au même moment une température frôlant les 60 degrés Celsius dans l’ouest de son territoire, dimanche.
« Pendant ce temps, le nord-est des États-Unis, y compris l’État de New York et la Nouvelle-Angleterre, a connu des pluies torrentielles mortelles. New York a émis un avertissement de risque d’inondation éclair et plus de quatre millions de personnes étaient en alerte inondations le 11 juillet », mentionne l’OMM dans une déclaration publiée en ligne.
Maximiser la préparation et agir contre la crise
Si les pays développés ont, au fil des ans, mis en place des systèmes d’alerte et des méthodes de prévention contre les impacts des catastrophes, il y a encore du travail à accomplir, juge-t-on, surtout dans les pays moins riches.
« Alors que la planète se réchauffe, on s’attend à ce que nous assistions à des précipitations de plus en plus intenses, plus fréquentes et plus graves, entraînant également des inondations plus graves », a déclaré Stefan Uhlenbrook, directeur de l’hydrologie, de l’eau et de la cryosphère à l’OMM.
« Les pays développés comme le Japon sont extrêmement alertes et ils sont également très bien préparés en ce qui concerne les mesures de gestion des inondations. Mais de nombreux pays à faible revenu n’ont pas mis en place d’alertes, pratiquement pas de structures de défense contre les inondations et pas de gestion intégrée des inondations. L’OMM s’est engagée à améliorer la situation », a-t-il ajouté.
L’agence onusienne appelle également à renforcer les investissements et les cadres législatifs visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont l’effet vient démultiplier le nombre et l’impact des catastrophes.