Les jeux de société basés sur les nombres comme Monopoly, Othello et Serpents et échelles, aident les jeunes enfants à s’améliorer dans le domaine des mathématiques, selon une analyse des travaux publiés sur le sujet au cours des 23 dernières années.
On savait déjà que les jeux de société permettaient d’améliorer l’apprentissage et le développement, y compris la lecture et la littératie.
Cette nouvelle étude, publiée dans Early Years, révèle que chez les 3 à 9 ans, le format des jeux basés sur les nombres aide à favoriser la capacité de compter, l’addition, et la capacité de reconnaître si un nombre est plus élevé ou moins élevé qu’un autre.
Les chercheurs affirment que les enfants bénéficient de programmes ou d’interventions où ils jouent à des jeux de société à quelques occasions par semaine, sous supervision d’un professeur ou d’un autre adulte formé.
« L’utilisation de jeux de société peut être considérée comme une stratégie aux effets potentiels sur les capacités mathématiques de bases et plus complexes chez les jeunes enfants », soutient le Dr Jaime Dalladares, le principal auteur des travaux.
« Ces jeux peuvent également être facilement adaptés pour inclure des objectifs d’apprentissage liés à des habiletés mathématiques, ou à d’autres domaines. »
Comme le rappellent les chercheurs, les jeux où les participants, tour à tour, déplacent des pions sur un plateau diffèrent de ceux nécessitant des capacités particulières ou impliquant des paris.
Les règles des jeux de société sont ainsi fixes, ce qui limite les activités d’un joueur, et les déplacements sur le plateau déterminent habituellement la situation générale du jeu.
Cependant, les enfants d’âge préscolaire jouent rarement à des jeux de société. D’où l’utilité de ces nouveaux travaux de recherche, soutient-on.
Résultats positifs
Les auteurs appuient leurs conclusions sur une analyse de 19 études, publiées depuis l’an 2000, et qui impliquaient des enfants âgés de 3 à 9 ans. Toutes ces études, sauf une, s’articulaient autour de la relation entre les jeux de société et les habiletés mathématiques.
Tous les enfants ayant participé aux études ont participé à des sessions de jeu spéciales qui se déroulaient, en moyenne, deux fois par semaine, pour une durée de 20 minutes chacune, pendant une période d’un mois et demi. Des enseignants, des thérapeutes ou des parents faisaient partie des adultes qui dirigeaient ces sessions.
Dans certaines des 19 études, les enfants étaient assignés à un jeu axé sur les nombres, ou à un autre qui ne se concentrait pas sur les capacités en matière de numératie. Dans d’autres cas, tous les enfants jouaient à des jeux portant sur les nombres, mais ceux-ci recevaient divers types de jeu, comme des dominos.
Les capacités mathématiques de tous les enfants étaient aussi évaluées avant et après les sessions d’intervention, qui étaient conçues pour favoriser ces talents, comme le fait de compter à voix haute.
Au total, quatre catégories d’habiletés étaient évaluées, comme la capacité de nommer des nombres, ainsi que de pouvoir classer ceux-ci en fonction de leur importance par rapport à d’autres (neuf est plus grand que trois, par exemple).
Les chercheurs se sont aussi penchés sur la capacité d’additionner et de soustraire, et sur l’intérêt envers les mathématiques en général.
Les résultats démontrent que les capacités mathématiques avaient augmenté de façon significative chez les enfants, dans le cadre de plus de la moitié des tâches analysées.
Dans près du tiers des cas, les enfants faisant partie des groupes d’intervention ont obtenu de meilleurs résultats que ceux du groupe de contrôle.
Ces résultats démontrent aussi, écrivent les chercheurs, qu’à partir des études analysées jusqu’à présent, les jeux de société portant sur des questions de langage et de littératie n’ont pas encore fait l’objet d’évaluations scientifiques afin de déterminer leur impact sur les enfants.
Au dire du Dr Balladares, il est donc « urgent » de concevoir des jeux de société en fonction de procédures scientifiques pour évaluer leur efficacité.