Le fabricant chinois TP-Link semble toujours avoir une corde de plus à son arc: en plus d’une vaste gamme d’équipements dédiés à la réseautique, voilà que l’entreprise propose une nouvelle version de ses caméras de surveillance Tapo, cette fois avec image en haute définition et autonomie de charge.
Le modèle en question, affublé du doux nom de C420S2, vise à éviter deux écueils qui peuvent décourager les néophytes en matière de protection domiciliaire: tout d’abord, ces caméras, livrées en paquet de deux, fonctionnent avec des piles rechargeables qui, affirme-t-on, disposent d’une autonomie pouvant aller jusqu’à six mois.
Plus besoin, dans ce cas, de raccorder le système à l’alimentation électrique, ce qui pouvait généralement s’avérer relativement complexe, surtout si une résidence n’est pas déjà conçue pour ce genre de choses – dans un appartement, par exemple, ou dans la cage d’escalier d’un bâtiment plus ancien.
Ensuite, puisque non seulement nous n’avons jamais été autant scrutés, observés, épiés, suivis dans nos déplacements physiques et en ligne, mais que, paradoxalement (ou logiquement, c’est selon), nous n’avons jamais autant souhaité protéger notre vie privée et limiter le nombre d’informations que nous disséminons pour les publicitaires, espions et bandits numériques de tout acabit, l’ensemble Tapo avance que son système ne fonctionne qu’en interne, et qu’aucune donnée n’est envoyée à des serveurs situés on ne sait où.
Comment cela est-il possible? En plus des deux caméras et de leur kit d’installation, l’ensemble vient aussi avec un connecteur central auquel les caméras seront reliées par le miracle des ondes. Et dans ledit connecteur, on utilisera une carte SD pour stocker les images, que ce soit à court, moyen ou long terme.
Il est bien sûr possible d’utiliser les caméras uniquement comme détecteurs de mouvement, en quelque sorte. Ou, plutôt, comme caméras permettant uniquement d’observer les choses en direct, sans stockage d’images sur carte SD.
Il faut reconnaître que l’idée de cet ensemble de surveillance domiciliaire a du bon. Mais force est d’admettre que ce kit est largement destiné aux habitants d’une maison, plutôt que ceux qui vivent dans des régions urbaines plus denses, avec des immeubles à logement. Car puisque la fonction principale consiste à envoyer une notification via une application chaque fois qu’une personne est détectée par l’une des deux caméras, on en viendra vite à souhaiter désactiver cette fonctionnalité si l’on réside sur une rue passante.
Idem pour le passage des voisins, dans une entrée partagée, par exemple: mieux vaut s’assurer de leur désir d’être filmés, sinon, cela pourrait pourrir les relations de proximité…
Quelques oublis
Ce qui agace le plus, toutefois, ce sont ces petites choses qui témoignent d’une étrange volonté de tourner les coins ronds. D’abord, TP-Link gagnerait franchement à cesser de multiplier les applications mobiles pour chaque gamme de produits. Ce journaliste, qui possède un routeur Archer et des répétiteurs wifi Deco, doit déjà jongler avec deux applications pour gérer son réseau internet à domicile.
Avec les caméras, cela fait trois programmes à installer et où il faut apprendre à s’y retrouver.
Ensuite, on se demande pourquoi les piles, toutes rechargeables qu’elles sont, possèdent un connecteur micro USB, alors que la norme est depuis longtemps passée au USB-C. Oh, il y a bien un fil qui est fourni, mais celui-ci est ridiculement petit, alors que les câbles micro USB ne doivent coûter que quelques cents à fabriquer.
Enfin, l’absence d’une carte micro SD, pourtant le coeur du dispositif de stockage des images, étonne. Pour un kit vendu à près de 300 $ en ligne, en temps normal, ne pouvait-on pas inclure une carte de 128 gigaoctets, par exemple, qui est vendue à 16 $ l’unité sur Amazon? Clairement, TP-Link aurait pu profiter d’un prix de gros…
Bref, les nouvelles caméras Tapo 2K sont efficaces pour offrir un dispositif de surveillance facile à mettre en place et à gérer… à condition de se trouver dans la bonne situation pour en profiter, et de faire abstraction des petits irritants qui accompagnent le produit.