Si vous avez cette habitude de parler à un jeune enfant avec une voix haut perchée, c’est un réflexe que vous partagez avec les… dauphins.
De fait, cette habitude que l’on appelle le discours dirigé par le nourrisson (ou le baby-talk), semble être répandue à travers toutes les cultures humaines: des parents, tout comme des étrangers, vont parler à un enfant en adoptant une voix aiguë, ou en altérant leur prononciation d’une manière exagérée.
Or, en écoutant des mamans dauphins accompagnées de leurs petits, des chercheurs de l’Institut d’océanographie Woods Hole, au Massachusetts, ont constaté que le « ton » n’est pas le même, tout dépendant si la mère est accompagnée ou non de son bébé. Leur recherche est parue le 26 juin dans la revue PNAS.
Les enregistrements, étalés sur 34 ans, comportaient 19 mères différentes vivant à proximité de la Floride. Et ils font entendre des sifflements plus aigus lorsque le bébé est à proximité. Un « plus haut maximum » et un « moins bas minimum », décrivent les chercheurs. Typiquement, un bébé dauphin accompagne sa mère entre trois et six ans.
On ignore s’il s’agit d’une façon d’apprendre au bébé à communiquer avec d’autres dauphins, ou une façon d’attirer davantage son attention, mais ça suggère que cette « habitude » bien ancrée en nous pourrait avoir des origines qui remontent loin avant l’Homo sapiens. Des recherches passées ont suggéré la présence du « baby-talk » chez une petite poignée d’animaux, mais la question fait encore débat. Le dauphin, écrivent les chercheurs, offrait une « opportunité unique » de « quantifier les changements dans les mêmes vocalisations » produites en présence ou en l’absence du bébé.